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« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

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journalier 18 04 15 / couvre

samedi 18 avril 2015, par C Jeanney


 Avant, tu savais tout de lui ou d’elle, les recoins du réveil, l’attente du sommeil et chaque repas, un halo proche, une sorte de couverture douce développée, enveloppante, autour de lui ou d’elle et rien ne t’échappait, ou si peu, et ce peu ça semblait normal qu’il soit peu, normal qu’il s’agrandisse, logique que ce peu prenne avec le temps une grosseur certaine, une assurance, logique, comme les saisons leur ronde, et bénéfique même.
 Il faudrait éviter de penser.
 Maintenant, surtout, tu imagines. Les petits gestes, mains croisées bouches fermées et les chansons qui les accompagnaient et les fous rires, c’est au compte-gouttes. Il y a des conversations qui t’échappent. Lui ou elle sait les tenir, prend sa mesure de il ou elle, la couverture enveloppante en réduction, ponctuée de trous.
Tu ne sais rien de ce quoi, ce qui passe à travers les mailles, tu imagines. Ce doux que tu voudrais toujours, pour il, pour elle, car tu en étais responsable, ce doux lâché dans le courant.
 Il y a un endroit où le sable mange la moitié du ciel. Les moineaux font leurs nids sous les tuiles. Il pleut de la poussière d’or. Très hauts, les pins font comme une couverture trouée, ce que tu as pensé quand tu as vu ce vert foncé, tout ce vert maladroit, trop sombre par endroits ou à d’autres endroits manquant. La couleur de chair qui affleure c’est la terre, le sable. Une large couverture autour de nous quand nous étions assis, très haut, à contempler la place des choses.

(pendant ce temps les photos pas assez)

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

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