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« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

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journalier 27 09 15 / hier

dimanche 27 septembre 2015, par C Jeanney


On ne dira jamais assez la tristesse des majorettes, avançant, reculant sous les lampions des retraites aux flambeaux sans jamais espérer arriver quelque part, souriantes, d’un sourire figé au-dessus du justaucorps à paillettes trop grand ou trop étroit pour leur stature, concentrées sur le lancer de leur bâton fluorescent, le faisant tournoyer vers le ciel noir en avançant, puis reculant, heurtant le rebord des trottoirs, les enjambant pour éviter les mobylettes, contourner les poubelles, pendant que les passants discutent d’autre chose, que les trompettes et les tambours entonnent un air des îles, une samba. La plus petite, placée sans compassion devant elles toutes, marche au hasard. Elles suivent leur itinéraire et puis chacun rentre chez soi en fermant son manteau jusqu’au col parce qu’il fait froid. On y repense plus tard (la lune est pleine) comme à un rêve pâteux, grisé, et noir et blanc, que personne ne regarde.

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

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