ça n’a pas tout à fait été un déplacement le long d’une trajectoire, d’un point à l’autre de la carte, d’une mer à une frontière suivant un arc de cercle, je suis restée assise
 il y a eu des corbeaux entre les emplacements. Des sapins au tronc déplumé d’un seul côté. Un jeune homme et un chien qui chantait non rien de rien. Des bonnets à têtes de cigogne avec sur les oreilles les pattes. Orange. Des tours Eiffel en vente dans les stations service près de Strasbourg. Un wagon restaurant sur rails sans perspectives mais qui venait de loin, de l’Orient, de l’express
 une plaque-cosmogonie vendue, à envoyer
 une exposition à préparer
 le pont de Normandie la nuit et Le Havre qui rend clair la portion de ciel au-dessus de la ville
 La nuit, les gens vont où ils peuvent, il y a des incendies
 Ce qu’il faut, c’est le lire
 Sibelius en rentrant. Une cuisine rouge qui sera occupée par d’autres, un escalier tout fin près d’un portail de fer, bref, des choses importantes. Où habiter. De quoi se souvenir. Qu’envisager. Apprendre. Et la sagesse, c’est qu’il faut cavaler derrière sinon on ne dort pas
 un mail médiocre auquel je ne dois pas répondre, pour ne pas lui donner l’existence qu’il n’a pas
 un autre rempli
 des carottes blanches. Si l’on se place sur le côté, l’y de yeux pourrait se transformer en v. Si on change une lettre de son nom, est-ce que soi-même en est changé, ça n’est pas sûr. À l’autre bout de l’arc de cercle une bête est tapie près de l’eau, une bête pensive

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