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« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

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Yoko Ono dans le texte (ou Y.O.D.L.T.)

mercredi 6 décembre 2017, par C Jeanney


ne paraîtra que le 24 janvier mais est déjà disponible en pré-commande

comme d’habitude avec la maison d’édition publie.net
(innovante et qui fait confiances aux lecteurs/trices)
la version papier s’accompagne d’une version numérique offerte, sans DRM
(sans verrous donc)
téléchargeable grâce à un QRcode en fin d’ouvrage

ci-dessous, la quatrième de couverture
et un extrait

(4è de couv)

Yoko Ono réinventée. Elle est à la fois le message et le medium de ce roman kaléidoscopique qui la prend pour objet. De ses créations d’art contemporain à sa musique en passant par son histoire intime avec John Lennon, la mythologie qui a pu en naître, mais aussi son enfance, ses zones d’ombres et sa postérité, c’est un portrait fractal qui se dessine. Un portrait zen composé d’une infinité de petits tessons de porcelaine brisée, dont chaque fragment contiendrait une clé possible de son œuvre. Une maison ouverte à chacun, un atelier de travail dont l’écriture, limpide, nous entraîne dans une danse (et une transe) créatrice. En cela, c’est aussi une enquête minutieuse : les morceaux sont bien faits pour être recollés. Ou recomposés encore dans le travail d’invention plastique effectué par Christine Jeanney et qui accompagne la lecture de ce livre."



(extrait)

"Au commencement, sa mère est peintre, son père banquier.
On peut imaginer ce que les toiles de la mère de Yoko Ono représentaient ; des forêts de bambous avec leurs verticales pliées, tout en nuances vert tendre ; des cerisiers fleuris sur le zigzag des branches ou des guerriers traditionnels ; des couples de poissons sortis de leur bassin ; une petite fille se tressant les cheveux ; deux personnages au bain, un rectangle turquoise, la diagonale des corps sur le quadrillage blanc ; des iris sur fond jaune, alignés comme une écriture, le jambage et la hampe des feuilles ; les nuages qui encerclent le sommet d’une montagne au-dessus d’arbres torturés, tout est possible.

Et on peut tout autant imaginer ce que sa mère n’a jamais peint, ce qui était présent dans les conversations, les chuchotements inquiets échangés en pleine rue, les invectives, les désaccords ; les digues du Fleuve jaune détruites ; la jungle de réfugiés avançant pieds dans l’eau et s’aidant de bâtons, leur graphie saccadée ; les crânes ronds et clairs comme des pétales posés sur des rameaux tordus ; le massacre à Nankin ; l’oblique des canons de fusils et des sabres qui transpercent les corps ficelés droit à des poteaux ; la mort en dénivelée le long des escaliers, les baïonnettes ; la mort dans les cercles éclatés des fossés et la terre boursouflée ; l’incendie de Changsha qui dura quatre jours ; des images inimaginables, tandis qu’à l’Ouest d’autres armées avancent, des synagogues sont détruites et Barcelone est bombardée ; le temps des images se développe, simultané et anarchique ; sur elles le réel, le passé, l’imaginaire et le présent se fondent ; l’année où Yoko Ono a cinq ans (1938) est électrique ; compliquée ; traversée de dates funestes et de bouleversements ; de travellings sur des uniformes et des casques, sur des carrosseries noires surmontées de fanions ; c’est comme une émulsion toxique sur tous les continents ; qu’il y ait de la musique sous ces images ou qu’elles soient muettes n’empêche pas d’entendre les détonations et les cris."


(Yoko Ono dans le texte, éditions publie.net)

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