TENTATIVES

« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

archives

du pourquoi pas

[journalier]

journalier 17 05 19 - clv - @cestabrupt - fernand fernandez

vendredi 17 mai 2019, par C Jeanney


 j’apprends une nouvelle qui m’exaspère
(liée à l’industridulivre)
mais passée la colère une grande indifférence me tombe dessus
peut-être parce que je ne crois plus aux livres
ce qui est à moitié vrai, puisque j’en lis
(par exemple clv)
(voir ensuite)

 alors peut-être que je crois davantage à la voix humaine qu’aux livres et que trop de livres se détachent de l’humain,
soit par leurs contenus, trop propres trop infaillibles
soit par ce qui navigue autour de leurs contenants, dépourvu de squelette
avec des grains d’une sorte de bassesse-fière-d’elle
(comme cette publicité où quelqu’un accueille les nouveaux voisins en les faisant bisquer avec des tarifs préférentiels, leur en mettre plein la vue, cette idée à pleurer de ce qui au fond motive les troupes)

 ça va plus loin que l’industridulivre cette voix humaine que je cherche, ça va, ça se transmet dans les objets, comment on les conçoit, à quoi ils servent, la signification des couleurs, les jours de fêtes qu’est-ce que l’on fête, pourquoi comment, les mots aussi sont des objets à manipuler attentivement, l’incohérence c’est de la rouille

 je regarde une chronique sur la biodiversité, le plastique dans la mer, dont j’apprends qu’environ un tiers provient de l’usure des pneus sur l’asphalte, jingle et on me vend la liberté d’aller où je veux en voiture avec cette merveille de slogan, "maîtrisez votre trajectoire" (comme si le must du must était la possibilité de tourner le volant) (—Bonjour, je voudrais m’acheter une nouvelle voiture, mais j’ai peu de moyens, je ne veux pas me sur-endetter, alors montrez-moi les modèles à trajectoire incontrôlable, le modèle dérap+, le modèle bowling et le à-la-grâce-de-dieu)
les deux informations se suivent dans une incohérence qui superpose sur tout une grande tristesse

 alors peut-être que l’industridulivre n’a aucune importance, ou peut-être qu’elle en a au contraire beaucoup, parce que c’est un marqueur, un témoin, un lieu
je me moque de l’objet mais si les ressorts qui le rendent possible sont pleinement humains, un peu cassés, faillibles, traversés transpercés d’une soif terrible qui s’entend dans la voix, alors j’y crois

 la voix je l’ai lue
dans ronette et modine,
c’est clv, c’est chez abrüpt
à lire
à voir à écouter
ici
ici - domine - avec fernand fernadez
- isabetta et shura - avec fernand fernandez
ici

(et ce n’est pas de la publicité, c’est du vrai)

.

(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

Messages

  • moi l’industriedulivre ne me concerne que depuis que j’ai des amis qui publient (j’aimais les voix anciennes ou les modernes assez burinées pour accéder au poche ou aux occasions... continue assez d’ailleurs, shame )
    mais comme j’ai appris à aimer les petits-grands livres d’abrüpt , irai refaire provision quand compte sera enfin regarni par HSBC qui est un gardien sévère de mes fonds de complément....)

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.