#journal #Ronchamp #travail de fond
samedi 13 avril 2013, par

(début du projet Théodolite
visible ici
et là)
sous #journal, notes de recherche
travailler le positionnement
lieu, point R, aimant, capillarité, recoupements, intersections de
accepter d’être incompréhensible, non pas le vouloir, mais l’accepter
peut-être le plus dur, parce que c’est dans les soubassements que ça flanche
accepter que le "je" soit flottant, en insécurité
pas "je" instable, mais peu sûr de lui, d’où les "peut-être" répétés dans l’écriture comme des demandes de pardon à l’avance (y penser à chaque fois qu’un "peut-être" arrive)
pas un "je" peu sûr de lui dans l’acte d’écriture même, mais peu sûr de lui dans la réception faite à soi
dans la cohérence du lendemain
(si ce "je" se retourne demain, est-ce qu’il s’accordera à ce qu’il voit de lui ; le "je" du lendemain sera-t-il en paix avec le "je" ancien, c’est peut-être important qu’il le soit) ("peut-être")
et rien que ce problème là est incompréhensible à soi, alors aux autres
accepter d’être incompréhensible aux autres
(pas le revendiquer, ce qui serait incroyablement agressif et d’un total mépris, mais l’accepter comme une donnée avec laquelle il faut bien oui, faire ce qu’on fait avec ce qu’on a, ne pas prétendre, ni monter de barricades en écrivant, sinon à quoi bon)
"je" flottant recherches questions posées
le "je", son image renvoyée par ce que l’on voit, qu’on pense, qu’on extrait, cet autour qui modèle le "je", oser regarder l’image en face sans ciller
ne pas chercher à faire beau, surtout pas
ce serait comme une saleté, une lâcheté
un compromis à regretter ensuite
tâtonner, d’abord tâtonner
et donc être incompréhensible à soi, forcément
ne pas tenir une direction ou une autre, ni se saisir d’une contrainte d’écriture pour se rassurer
lâcher du lest
de grandes distances possibles, respirer large, amplifier
même quand c’est un détail infime, le grand, derrière qu’il y a aussi, en simultané
ne pas tenter de résoudre le "je", écrire ne résout rien
ce ne sera pas fini ensuite, ensuite ce sera juste autre chose, ou ailleurs, ou qui fera semblant de l’être mais sera similaire au fond, détails gigantesques ou ridiculement petits c’est égal
c’est la contradiction : être incompréhensible à soi, peut-être, aux autres, peut-être, avec et sans les guillemets, mais chercher soi les autres dans le lieu
capillarité, aimant, intersections
lieu spirituel esthétique conceptuel humanisé de la Chapelle
en surplomb du lieu ouvrier déserté végétal minier discret de R
placer un "je" dans cette contradiction et observer
les distances, les sons
chercher une musique aussi pour aider à avancer
peut-être Ravel
"peut-être"
Messages
1. #journal #Ronchamp #travail de fond, 13 avril 2013, 22:27, par brigitte celerier
pour être aussi vraie que possible, donner ce que l’on voit et ce que cela déclenche, je ne peux qu’être hors de je
et le je qui veut s’arrêter et regarder le je qui cherche mots pour dire, ne peut le voir que comme étranger, sans quoi il ne serait pas dans la dite recherche
et voilà que le je Brigetoun croyant avoir saisi, un peu, est totalement incompréhensible, mais ça y est habituée
1. #journal #Ronchamp #travail de fond, 13 avril 2013, 22:38, par Christine Jeanney
nous sommes des sorelle en pays d’incompréhensibilité (sauf que là j’ai tout compris, sur "ne peux qu’être hors de je") (et j’admire la concision juste, sans aucun peut-être :-))
2. #journal #Ronchamp #travail de fond, 14 avril 2013, 05:13, par Pierre R Chantelois
Quelle idée de faire battre le rythme du travail sur le crescendo du Boléro de Ravel. Croissance et décroissance dans l’effort.
1. #journal #Ronchamp #travail de fond, 14 avril 2013, 09:13, par Christine Jeanney
je pensais plutôt à Jeux d’eau, Pierre (mais je ne sais pas pourquoi :-))
http://www.youtube.com/watch?v=0RPo3DLXI5c