(à la manière de Jean-Louis Kuffer)

ceux qui achètent des maisons pour leurs chats - ceux qui clignotent mais ne tournent pas - ceux qui portent des chaussures Ferrari - ceux qui se disent prolos parce qu’ils ont une 4L et pensent comme Richelieu - ceux qui mettent des silences dans leur tête - ceux qui font la révolution depuis l’espace réduit de leurs fauteuils - ceux qui décrédibilisent autour d’eux et le reste pour se crédibiliser eux-mêmes plus facilement - ceux qui s’offusquent d’être offusqué - ceux qui arrangent leurs sacs plastiques, les défroissent la main bien à plat, les plient méticuleux en quatre et te parlent de la vie en même temps - ceux qui lisent vite en diagonale et ne supportent pas l’imprécision - ceux qui hiérarchisent tout pour se placer en haut du monde - ceux qui attendent debout au milieu du rond-point - ceux fatigués de leur fatigue - ceux qui t’écoutent quand ça les arrange - ceux qui ne t’écoutent pas quand ça les arrange - ceux qui s’arrangent - celui qui a salué bien gentiment, ses mains tout abîmées, son sac entre ses pieds, et celui l’autre dans la salle d’attente qui n’a pas répondu -