ce matin, marchant
vendredi 28 novembre 2014, par

ce matin, marchant, assemblant et désassemblant les idées puis relisant mon paragraphe des Vagues pour dimanche, puis relisant les paragraphes des autres traducteurs de ce même passage, et entendant comme les nuances déplacent, comme ce mot-là au lieu de ce mot-là opère un décalage, et c’est beau, et c’est fructueux, il n’y a pas à juger, mais à prendre, se placer de manière à recevoir, l’esprit horizontal (et le partage, ce mot partage aussi peu à peu kidnappé par les rézosossios, on "partage" un article, une photo, mais non, c’est juste la patate chaude de passe-à-ton-voisin, partage c’est un peu plus que le jeu du pompier qui donne son seau à un deuxième pompier, c’est recevoir et prendre et redonner avec l’esprit dans l’énergie du faire, faire) puis repensant à ces nuances partant du même texte alpha de VW et tout ce que ça induit derrière comme questions et proliférations de la pensée et réponses adaptées à soi à lui comme chaque traduction amène sa dose de chair et se remplit de monde, des gens, chacun avec un pinceau différent, puis repensant à mon projet [reproduction] qui travaille à l’interne, frappée ce matin par l’idée bête de rien de neuf sous le soleil, et que le monde se reproduit-reproduction, plus ou moins adroitement, améliorant le pire ou exalté du mieux mais toujours noué des mêmes engrenages, cette pensée sans tristesse aucune, c’est parfois presque réconfortant d’être au milieu du grand tout sans rien d’exceptionnel (ou si ça ne réconforte pas, c’est que l’ego est fracassé mais rien d’exceptionnel non plus à ça), alors l’humilité, il faudrait s’arrêter deux secondes et faire un silence, un silence bien senti derrière ce mot, l’humilité, il faudrait presque ajouter merde derrière, pour bien marquer tu vois, l’humilité, le rêve qu’une grande chape d’humilité recouvrirait le sol, les gens, les adjectifs mousseux et les satisfactions-rengorgements, et forcément tu vois une fois l’humilité là, comme un socle, comme la base, une fois l’humilité solidement en soi comme un geste réflexe, alors l’empathie vient, c’est peut-être pas l’amour dont le monde a besoin ou alors pas seulement
(la Vague à décliner, ce ne sera ni la première fois ni la dernière et c’est tant mieux)
Messages
1. ce matin, marchant, 28 novembre 2014, 11:01, par brigetoun
si belle la vague en ses déclinaisons et sa diffraction finale, qu’elle a failli emporter en moi l’idée prégnante de l’humilité, seule attitude intelligente, seule façon d’être au monde
même si ce n’est pas celle que nous pratiquons le plus
2. ce matin, marchant, 28 novembre 2014, 18:15
je suis d’accord pour le silence derrière le mot humilité et même plus de deux secondes et avec le merde et le bordel aussi et en totale empathie avec ce qui est écrit ci-dessus (brigetoun) et plus ci-dessus ...
3. ce matin, marchant, 29 novembre 2014, 10:24, par Dominique Hasselmann
L’humilité : certains s’en feraient même une gloire énorme !
(Belle réflexion que ton texte)