La ministre de l’éducation des usa a dirigé la fédération de catch, qui n’est pas un sport, bien que demandant des capacités physiques assez admirables, mais un spectacle de fiction où l’on se harangue pour rire, où l’on se tire par les cheveux et s’envoie dans les cordes pour faire glapir un public consentant, goguenard ou premier degré, rejouant devant lui les mille et une versions de l’affrontement biblique, tragique, mythologiquement cohérent entre la bête et l’homme, le démon et le pur, l’infâme et la force brutale de la foi saine et donc patriotique. La ministre de l’éducation de la france a entrepris dans l’entrepreneuriat d’offrir ses services payants aux colons colonisateurs, les conseillant sur la gestion domestique d’autochtones plus ou moins déracinés et forcément indolents, forcément limités, forcément exigeants à vouloir plus qu’une couchette à fond de cale de placard d’un mètre sur deux pour dormir un peu moins de quatre heures par nuit. Les points communs entre ces deux ministres sont l’éducation et/ou la domination sur autrui, par la force du muscle du catch, par la force financière de l’argent juste pas crever de faim exploitation. Ce sont aussi deux femmes peu regardantes sur les droits d’autres femmes comme les chétives sans biceps, les pauvresses sans papiers et chargées de famille. Le mot éducation en prend plein la tête en ce moment, tout comme le mot absentéisme, obligé de perdre sa notion de choix, de petite révolte, école buissonnière j’irai pas 400 coups, je ferai de l’absentéisme, et contraint de cibler les malades assignés et assignées à résidence, hospitalière parfois. Les mots subissent le pouvoir catch de la domination depuis qu’il y a des mots. De temps en temps, ça se voit mieux et plus. Dans le nouveau dictionnaire de l’académie française dont la plus récente rédaction du dernier opus commença à s’écrire à la lettre A a priori vers 1936, il y a trois définitions du mot domination. L’une parle de l’empire romain, la deuxième de la frontière entre émotion et raison, la troisième d’anges de vertu. Trois opérations cervelas, l’une centrée sur l’histoire vieilleuropéenne, la deuxième dépassée neuroscientifiquement, la troisième narrative au plus haut fictionnel. Tout ça fatigue les mots, il faudra les laver cycle doux, y mettre l’assouplissant et puis la ventoline.

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