journalier 02 06 16 (sûrement, surtout, parce que)
jeudi 2 juin 2016, par
– en me connectant à l’interface de mon site pour écrire ce journalier (plus ou moins d’une traite, avec les choses comme elles arrivent), d’abord je clique sur l’onglet "Maintenance" et, pour éviter la lourdeur ou les bugs d’affichage, je demande "Vider le cache", mais qu’y-a-t’il dans le cache
– dans le cache des appareils photos détruits et des photos effacées sous la contrainte, dans le cache une voiture de police fonce sur des manifestants, vitres ouvertes, matraques et lacrymo, dans le cache l’assaut donné sur un collège occupé par des parents, des enseignants, onze enfants bousculés et trois à l’hôpital, ça et le reste, dans le cache, de ce qui est dans le cache je ne peux pas tenir la liste tout comme ne peut être tenue la liste de ceux qui dorment dehors devant les magasins d’ameublement, dans la vitrine on voit des lits avec les étiquettes de prix, tout comme manquera à jamais la liste des noms des morts en mer, leur nombre même est incertain, il y a des listes si longues, si noires, mais la technique est à l’épreuve de tout, elle vide le cache, à la Une un joueur de ballon et le chef d’une équipe de joueurs de ballon se bisbillent, vider le cache
– en attendant écrire (parce que quoi faire sinon)
– et avant-hier j’ai vu des livres, des tas, on n’avait pas le droit de les toucher, certains derrière des grilles, certains derrière des portes munies de protection à roue crantée numérotée comme pour les coffres-forts, ce qu’on garde, ce qui reste, ce qu’on vide (vu aussi un ange de sable et un monstre) (écrire avec ça sûrement, surtout, parce que)
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Messages
1. journalier 02 06 16 (sûrement, surtout, parce que), 2 juin 2016, 20:08, par brigetoun
pour arriver jusqu’à nous les livres doivent être peu lus..
(penser à tous leurs frères jumeaux qui l’ont été, ont survécu comme pouvaient, certains très bien, et ceux-là aussi sont maintenant conservés avec les soins qu’on prend pour les vieillards, si bien que ne vivent plus)
quant au cache : un peu de ce qui y est reste en nous.. avec le tissu de la journée
Bon je dis n’importe quoi, suis pas cap de penser, juste de sentir avec ou san justesse
2. journalier 02 06 16 (sûrement, surtout, parce que), 3 juin 2016, 09:50, par Dominique Hasselmann
Certains livres se retrouvent en garde à vue, plus souvent que des flics.