journalier 10 04 15 / accueillir
vendredi 10 avril 2015, par
– Nettoyer, pas seulement nettoyer mais accueillir.
– Nettoyer, pas seulement nettoyer mais choisir sa vue sur le dehors. Si je veux la photo nette du velux tout bardé de nuages, de mouvements, ou si je veux son extérieur plumeté de gouttelettes figées, traces de feuilles, d’oiseaux, traces d’insectes.
– Dans le coin de la porte une tige de pissenlit crevée, le tube creux plié et de la sève collante en sort. Contre la marche, les toiles d’araignée diaphanes effilochures flottantes, ou s’écartant en pyramides transparentes dont seules les arêtes se voient, selon l’angle, la trajectoire de la lumière Ou par petits paquets grisés de chanvre qui retombe, à peine tenu d’un fil, les pollens prisonniers, particules inconnues venues se perdre ici, qui se balancent, se laissant frotter par l’air, savamment, sans se désagréger. J’interviens. Heureusement j’en oublie.
– Sur le cheminx4, vu par terre une fleur d’argent, de cristal, irréelle de brillance. C’est l’enveloppe d’un bonbon. Au retour n’est plus là, sûrement le vent. Cette nuit elle sera transparente, ou refusera, trop de noir, de se déchiffonner, plis lumineux.
– S’attacher aux détails disponibles, car ceux du Grand Dehors perturbent. Images de ruines, de flammes et presque plus de place. Le cadre jamais assez grand pour accueillir les dos contre le sol, les visages sanglants.
– Le minuscule en certitude.
Le petit dehors d’aujourd’hui ressemble au petit dehors d’hier. Ailleurs aussi, nageant dans le petit, quelqu’un nettoie pour accueillir.
(mais le Grand Dehors nous sépare)
(pendant ce temps, les photos du Pakistan viennent de ce site)
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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
Messages
1. journalier 10 04 15 / accueillir, 10 avril 2015, 20:25, par brigetoun
et une fois encore la beauté, et réaliser, trembler de honte pour avoir vu cette beauté.
Oui regarder les petites choses qui sont à notre niveau, mais souvent leur voir trop de beauté pour nettoyer sans petit regret
1. journalier 10 04 15 / accueillir, 11 avril 2015, 09:38, par Christine Jeanney
(et parfois c’est bien pratique pour renoncer à nettoyer :-))) (mais ce bien pratique ne dure pas, c’est le souci)
2. journalier 10 04 15 / accueillir, 10 avril 2015, 20:50, par Christine Simon
"les toiles d’araignée diaphanes effilochures flottantes"
on se laisse emmener par le velux, est-ce la première fois que tu en parles ?, parce que l’impression de le reconnaître, ah mais c’est vrai, vu du bleu par le velux, était-ce hier ou bien avant-hier ?
1. journalier 10 04 15 / accueillir, 11 avril 2015, 09:41, par Christine Jeanney
oh oui, sûrement, il est juste au-dessus de moi quand j’écris, c’est pour ça
(heureusement que je n’écris pas sous une couche de mortadelle, il y a aurait de la mortadelle partout) (ce serait plus culinaire, sans doute, mais moins ouvert sur l’extérieur, la charcuterie italienne n’était pas réputée pour sa transparence) (mais je divague :-))