journalier 14 12 15 / "Pendants de corail qu´on cueille en rêvant"
lundi 14 décembre 2015, par
– victoires, défaites, les mots jonglent, du soulagement ou de la peur
– il n’y a pas d’armoiries du Doute ni de statue de la Nuance sous un drapeau les bras levés
– défaite sourde depuis quand ? un magasin gadgets attrap’touristes (ici on parle anglais, néerlandais, allemand, américain, japonais, italien, espagnol dans les rues, ils viennent du Canada, de Londres, ou ils arrivent de Roissy, et ils ont l’air content, curieux de tout), souvenirs du Débarquement, cartes tasses et photos sur des plateaux et, au deuxième étage, les livres, nombreux, faces visibles, chacun sur un trépied, couvertures scintillantes sous le plastique neuf, extrêmement attractifs, extrêmement extrêmes, mots de fachos négationnistes, gangrène brune distribuée comme des prospectus (la polémique avec Mein Kampf entrant dans le domaine public quand ses surgeons se vendent, n’ont pas arrêté de se vendre et se vendront demain matin, achetés après-demain ou avant-hier en même temps qu’une affiche vintage pour Coca cola, qu’un jouet vintage en forme de petit scooter, qu’une boîte à musique miniature et gracieuse qui joue (cette ironie) Le temps des cerises lorsqu’on tourne sa manivelle (on s’est enfuis)
– Fahrenheit 451 filmé par Truffaut, les livres appris par cœur, "— Je suis le Lys dans la vallée", "— Je suis le Prince de Machiavel", les humains sont des livres qui marchent, les humains sont des mots, les mots sont des humains
– faire attention, ne pas abandonner les mots, cibles faciles, enlevés dépliés retournés, tenus en joue et éventrés par les destructeurs de sens
– valse de mots qui jonglent, victoire défaite, le soulagement la peur
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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
Messages
1. journalier 14 12 15 / "Pendants de corail qu´on cueille en rêvant", 14 décembre 2015, 11:00, par brigetoun
non ne pas abandonner les mots (et quand comme moi on a une mémoire de chou fleur, réinventons les livres aimés)
et à mon âge tirons l’échelle sur tout espoir d’embellie
2. journalier 14 12 15 / "Pendants de corail qu´on cueille en rêvant", 14 décembre 2015, 14:52, par Dominique Hasselmann
"Tirer l’échelle" (comme dit brigetoun), il faut laisser ça aux pompiers (ceux de Fahrenheit 451)...
3. journalier 14 12 15 / "Pendants de corail qu´on cueille en rêvant", 15 décembre 2015, 08:41, par PdB
il y a une jeune fille, peut-être 13 ans, qui a écrit comme ça "ne pas désespérer, laisser infuser" qui est un conseil assez pertinent, peut-être...