– c’est comme une révolution, des questions qui reviennent, à chaque fois on a l’impression qu’elles sont neuves mais c’est juste qu’elles se trouvaient en bas du cycle et qu’elles remontent
– comme à chaque fois, étonnée de ce que le manque d’énergie provoque dans la place à occuper (la place visible, et le travail visible sur ce site)
– un peu de culpabilité de ne pas aller sur twitter ou facebook (et sans doute que je rate des tas de choses), mais le manque d’énergie, vraiment
– sans doute la période
– sans doute l’agitation
– sans doute l’idée du doute (peut-être qu’il y a ce genre de bandes plastiques opaques épaisses qui descendent du plafond entre l’espace où il y a connexion et l’espace avec déconnexion, et que passer d’un espace à l’autre est un effort, que ce soit dans un sens ou dans le sens contraire) (mais quelque chose de rassurant à se dire qu’il y a une cohérence de fond entre soi et soi quand on choisit un espace connecté ou un espace déconnecté, que traverser les bandes suit une logique) (et qu’il suffit d’accepter, avec patience, de se trouver à un endroit plutôt qu’un autre)
– en ce moment chaque jour j’écris un texte/fragment (et les fragments se suivent selon un rythme précis) (et chaque fragment occupe une place définie avec un nombre défini de caractères) (c’est une logique de resserrement ou d’élasticité, selon que le nombre de caractères n’est pas atteint, trop mince ou trop riche) (mais quand j’atteins le nombre exact et que relire le fragment fait sens, je crie Yes à voix haute à chaque fois, c’est bon signe)
(tout à l’heure, elles ne criaient pas Yes les mouettes) (quoique, je ne sais rien de ce qui les motive au fond, peut-être que si, peut-être qu’elles criaient leur petite réussite d’être) (ensuite il y avait des mécanismes complexes dont le rythme était calme à ce moment-là précisément, mais ça ne durerait pas)

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