TENTATIVES

« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

JOURNAL DE TRADUCTION DES VAGUES #WOOLF

journal de bord des Vagues -88 [("si précis et en même temps si flottant", dit Agnès Desarthe)]

lundi 28 janvier 2019, par C Jeanney

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(journal de bord de ma traduction de The Waves de V Woolf)

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(je ne trouve pas le temps de traduire en ce moment,
et ce n’est même pas une question de temps libre au final,
mais plutôt une question de qualité de temps,
et d’être en capacité de plonger
mais l’idée des Vagues ne s’éloigne pas)

 notes prises pendant l’émission Traduire c’est penser le monde, Avoir raison avec Virginia Woolf

ce que dit Agnès Desarthe

 "peut-être qu’elle (Virginia Woolf) fait partie de ces écrivains, pour lesquels la traduction ne s’épuise jamais, parce que ce qu’elle propose comme texte est si difficile à saisir, si précis et en même temps si flottant, qu’on ne peut pas se satisfaire d’une seule traduction"
 "on voit que chaque traducteur a adopté un parti pris et c’est dans le mélange de ces voix diverses qu’on va retrouver Woolf"
 "ça fait un peu l’effet d’une interprétation en musique : vous avez un chef d’orchestre qui va diriger une symphonie d"une manière complètement différente d’un autre chef, pas forcément parce que ce sont des époques différentes, mais parce qu’ils ont une conception de cette oeuvre qui est très différente"
 "c’est passionnant de confronter les traductions et de les faire dialoguer entre elles parce que ce sont vraiment des interprétations qui se complètent"
 "j’ai compris que pour traduire certains textes il ne fallait pas passer par le cerveau, en tout cas il ne fallait pas passer par le trajet habituel qu’utilise le cerveau pour traduire"
 "c’est à dire que vous avez une phrase et normalement, ce sont des mots, vous les regardez, vous connaissez leur équivalent en français, vous voyez la structure de la phrase, vous voyez à peu près à quoi ça correspond syntaxiquement en français, et vous allez d’une langue à l’autre : en fait, pour La Chambre de Jacob, si vous faites comme cela, ça ne fonctionne pas, parce que pendant que vous regardez l’anglais, ce phénomène-là, qui a lieu normalement, n’a pas lieu"
 "alors, comment on fait : on remonte le flux de la phrase et on retourne à l’image, on retourne à l’image vue par l’auteur, en l’occurrence Virginia Woolf, pour voir la même image qu’elle, pour l’imaginer"
 "il faut quand même y croire quand on fait de la traduction — qui est impossible, normalement on ne peut pas traduire un texte, traduire est un événement impossible —, donc il faut quand même y croire : je crois que je vois ce qu’elle voit, et à partir de ce qu’elle voit, je traduis"

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)</

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