ainsi je lève la tête, le ciel est très bleu ce matin ; en plein centre, un avion blanc et assez gros (à vue de nez trois centimètres), pendant qu’un autre va derrière lui (un plus petit, d’un centimètre) (à une distance d’environ quatre mètres peut-être) (selon ma propre perspective) (qui est trompeuse, je le devine) ; ils vont dans la même direction, avec un décalage léger ; les traces blanches très droites qu’ils laissent forment des traits non parallèles ; comme ces dauphins qui nagent en bande et ajoutent des remous au remous ; l’avion petit serait le fils, ou bien la fille de l’autre ; les avions feraient des enfants, leur apprendraient le vol, bien patiemment ; par extension tous les objets copuleraient et procréeraient : les lampes de bureau donneraient naissance à des lampes torches, les banquettes feraient des fauteuils, les chaises des strapontins, les raquettes des tapettes à mouches, les boules de pétanque des billes, les sacs à main des portefeuilles, les gobelets de petites tasses et les briquets des allumettes ; ce serait un monde peuplé de choses qui viendraient toutes de quelque part ; nous en prendrions de la graine, nous nous parlerions gentiment
(manque la photo)