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« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

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[Oblique (textes /premier jet)]

In my sorrow and despair

dimanche 24 novembre 2013, par C Jeanney

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In my sorrow and despair... Or let me die, Porgi amor, ne tiendra qu’à une voix, qu’à un fil, la voix n’est plus assise là à côté de moi, concerto numéro 20 et la femme, bouche mobile pendant qu’elle joue, le menton se donne entièrement de ce mouvement du cou et la ligne de la gorge et de la nuque, belle, ligne à travers l’oblique s’élève, elle dit sa voix immobile sans crainte, nous, nous tous, tombés ressuscités encore plus avant, profond dans l’assemblage coulé, petite chose incertaine et pointue plus haute dans cette marée montante de la mer retournée et ouverte, ouverte, le ventre du piano, il n’y a plus besoin de regarder les mains, yeux fermés accueillir la grande onde, l’onde qui décide du prochain pas et le suivant encore, dans la note répétée en pépiement d’oiseau, l’oiseau triste ne sera plus jamais triste chante encore la voix à la bouche fermée qui répète, qui répète, et l’autre voix qui dit, elle, les deux voix se mélangent, que ses genoux ne sont pas tordus, elle dit que ses genoux ne sont pas tordus, qu’elle a les jambes bien droites, toutes droites qu’elle n’a presque pas mal, qu’elle est allée ramasser les feuilles, des sacs entiers, qu’elle n’a pas mal, qu’elle est là, qu’elle y reste, le temps qu’il faut, le plus longtemps possible, elle est déjà morte une fois pliée dans la couverture blanche, elle a été coupée en deux pendant un jour, une seconde, marcher un pas encore un pas à la ligne suivante, l’autre voix monte, sûre d’elle, il n’y aura pas de peut-être, une autre dit que c’est une question de survies, de survies pour nous toutes, car nous étions plusieurs à nous tenir la main au bord de la falaise, il n’y a pas d’accident, mais des passages si inquiétants qu’au bord on tremble, on risque de tomber, on tombe, on croit qu’on tombe, Tu n’es pas morte je lui répète en souriant, elle pose ses mains devant elle. J’ai peur qu’en se réconciliant, elle pense – mais sans le formuler, ce qui est plus terrible encore – qu’elle n’a plus besoin de rester, que tout est comme il faut maintenant, et qu’elle se laisse emmener, toutes ces fumées c’est nous, nous ombrés sur la giornata, le temps ne fait rien à l’affaire, le temps ne se risque pas à venir, perd ses pouvoirs, le temps est une épine, on l’enlève, la sorcière se disperse, le mur la traverse sans même la remarquer. C’est une giornata, serrée serrée, qui s’entend au lieu de se voir, laisse les couleurs a fresco dans les oreilles.


[suivant / Le son du violoncelle]

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