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journalier 16 05 15 / "Aboli bibelot"

samedi 16 mai 2015, par C Jeanney


 Rythme des marronniers d’Inde le long de la piste cyclable : à intervalles réguliers, espacés d’une dizaine de mètres, des nappes roses, des nappes blanches de pétales aux contours indistincts, et encore plus quand le vent les disperse.
 Pas d’Oblique aujourd’hui, la voix un peu cassée, la toux et les reniflements décident.
 La question d’investir un lieu, et que ça se fasse doucement, comme quand on entre dans un bâtiment trop grand pour qu’on puisse s’en faire une image mentale, avec le sentiment de sentir ses pas résonner davantage, son corps devenir transparent, ou gauche, la tête levée on marche, le cou tordu et on oublie ses jambes. Les gestes ne sont pas les mêmes. Peut-être délestés du superflu. Ou c’est un vœu, parce qu’on aimerait ça, ressentir ça, se délester du superflu, je l’espère comme être prise par la foi en entrant dans une basilique (mais ça n’arrive jamais). Un jour peut-être, en rentrant dans l’église de V, la vierge était si belle. Mais c’est l’objet qui m’a émue. Dans l’espace derrière elle il n’y avait pas de grand tambour.
 "Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx
Aboli bibelot d’inanité sonore,
(Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx
Avec ce seul objet dont le Néant s’honore.)
"
(parce que j’entends un passage des Regardeurs où j’apprends que Bonnard alla à l’enterrement de Mallarmé).

(pendant ce temps les photos vont chez lui, voir ce qui se dessine d’une musique habitation)

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

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