Commencer par la fin - avril
jeudi 1er novembre 2012, par
à partir de Comment écrire au quotidien (365 ateliers d’écriture) de Pierre Ménard
mon texte reprend les derniers mots de chaque exercice, excipits
dans l’ordre
(#écrire)
fins de
Vertige d’être là, le regard que l’on porte, la dignité, cette part de silence essentiel. L’enfance, porteuse des choses d’ici, arbre, montagne en vrac, mosaïque, angle abstrait, concret, charnel, la couleur, les objets et les sensations nées de cette couleur. Banalité, le regard que l’on porte sur le monde. Ne rien dire. Ne rien taire. Écrire cela.
Décalages. Distance dans la langue elle-même, le questionnement, l’énigme que représentent toutes ces vies. La sensation des villes énormes, le croisement idéal obsédant. Cartons, listes, ordonnances, suite de mots brusquée à grande allure, avec dérapages, un bout d’image dans l’œil en passant, souvenirs rassemblés un à un, grain à grain, rhizomes, le silence. Ce que les phalanges ont touché, toutes ces sensations. Dans ce regard que l’on porte sur soi, d’autres corps, au quotidien, une fiction des paroles. La peine sur le sourire. Bouche fendue de ce visage dont je ne suis pas sûr qu’il soit le mien. La ville se construit où l’on a passé sa jeunesse et les nuages dans le ciel forment de fugitifs tableaux.
L’aveu tendre, la ritournelle aux travers de phrases, l’autre soi au travers de l’image, le nom de celui-ci pour entrer dans son univers. Dans les espaces mélangés, les personnages entrecroisent leurs temps et se parlent. Et comme souvent, chacun est seul avec tous et partout.
Comment les choses apparaissent et disparaissent. Dans ce monde mouvant, assembler et fixer des paysages qu’on ne voit plus. Le vertige d’explorer ce vide au passage.