Commencer par la fin - mai
jeudi 1er novembre 2012, par
à partir de Comment écrire au quotidien (365 ateliers d’écriture) de Pierre Ménard
mon texte reprend les derniers mots de chaque exercice, excipits
dans l’ordre
(#écrire)
fins de

Un canto, texte musical.
Dans un même temps ce que l’on ressent me regarde, simultané. Le drame dans les détails. Poétique détournée du langage, taille, couleur, épaisseur, figures heureuses ou pesantes. Sens opaque, lointain et transparent.
Écarter de soi les dangers, apprivoiser, ou au moins tenter de le faire, la parole, se défaire des connivences, se livrer comme une boucle déliée en bouche.
Le regard en lui-même.
Phrases inachevées ou jamais commencées. La violence magnifiant une accumulation, fragments, bribes d’un corps où mes paroles deviennent lignes dans l’intimité du vent seul. Franchir la barrière qui sépare, passer le mur du son, altérer le processus, la construction. Courts fragments qui commencent tous par le temps nu comme au premier jour. Dans le déploiement de l’attente, ses résonances, nommer pour donner place à l’univers, la logique échappe, à intervalles réguliers, aux interrupteurs, compteurs de la coupure. La tension qui fissure.
La voix de l’autre et dans le même geste la « fin du poème. »
Le débit - Furie bonds – débordante vie pantelante. La ponctuation d’un mot, sa respiration.
Plonger dans son souvenir. Le poème surgit du langage quotidien, domine ce chaos, rythme, flux ininterrompu de sentences, effréné d’invectives et d’énoncés de violence.
Pouvoir (argent, voix coupées, pièges), inéluctablement, décrypter sa mutation en cours.
Points d’un récit énigmatique, sonore.