journal des parenthèses (...)
mardi 3 février 2015, par
(et donc, j’avais mis en brouillon un article dans la rubrique journal de rien idée en l’air, ce jour où j’ai eu deux ou trois idées qui se rejoignaient, début janvier, et ensuite le flash info, les nouvelles continuelles, les yeux exorbités, le blanc, le creusement interne, ensuite créer est remonté à la surface comme dans la piscine ces trucs qu’on voudrait faire couler en s’asseyant dessus (des planches ?) ces trucs bleus limite poreux dans cette texture polystyrène (des planches) insubmersibles, et hier soir Deleuze parlait du style et du déséquilibre, de la langue inventée, bref, j’avais laissé cet article en brouillon, je le vide de ce qu’il contenait, qui s’est vidé de sens tout seul avant que je le vide, ne reste que l’adresse, inchangée. C’est bien ça, l’adresse, inchangée. Quelque part ça veut dire que quelle que soit la forme que ça prenne, l’adresse reste inchangée. Justement c’est ce que je voulais mettre ici, dans ce billet, un peu de statique dans la mouvance qui n’en est pas une (les peuples nomades ne se déplacent pas, ils veulent s’accrocher à leur terre, rien de plus statique qu’un peuple nomade, où est-ce que j’ai entendu ça ?) et mon adresse reste inchangée. Elle l’est d’ailleurs depuis longtemps, c’est même comique cette découverte aujourd’hui (un peu avant) (mais pas tant que ça) (une heure avant peut-être) que mon adresse soit inchangée. L’endroit vers quoi j’envoie, le même, et l’endroit où j’habite le même (malgré quelques données géographiques contraires qui parlent de multiples déménagements en peu d’années), sauf qu’il y a éclaircie qui permettrait de voir plus clairement (conditionnel) que tout est lié depuis longtemps. Sur ce site depuis trois ans, avant sur quatre blogs en même temps, avant encore sur d’autres, depuis le premier blog ouvert sur la plateforme du monde.fr, il y a peut-être quatorze ans, ou bien avant que l’on découvre la pénicilline (je vous parle d’un temps) (je ne devrais pas plaisanter avec ça d’ailleurs) (ni plaisanter du tout) (pour mon image de marque) (on pense souvent que ceux qui plaisantent sont des plaisantins) (c’est faux) (c’est juste qu’ils ne veulent pas emmerder le monde - pas le monde.fr - avec leurs injonctions, leurs cris de ralliement, leurs barricades personnelles) (et pourtant ils en ont) (des barricades) (et quand ils mettent des kilomètres de parenthèses et de plaisanteries à trois sous c’est pour tenter de dire, tu vois, dire la nuance, dire la complexité, dire le non-binaire, dire ce qui ne s’attrape pas avec du miel) (dire l’absolue importance de ce qui ne s’attrape pas avec du miel) (qui est plus importante que tout pour eux) (mais ils n’en font pas un fromage, honteux et confus, jurant mais un peu tard) (parce que la légèreté aussi, ça a du bon, c’est une forme de respect de l’autre, un repoussoir à rouleaux compresseurs, établis, assis, labellisés, les cons qui marchent vers leur trône) (ça manque de pieds de nez tout ça) (j’en étais où ?) ah oui. Au fait que tout est lié depuis longtemps et que finalement je ne m’éparpille pas, contrairement aux apparences.
Entièrement là, à chaque fois, et ça fait bien un tout.
Parce que tout est lié.
Que ce soit le journal des Vagues,
ou la [Reproduction] (même si sous terre),
ou le Soulèvement (même si hors sol),
ou le lire (à voix haute, ces derniers temps, j’ai acheté un micro),
ou les images (même si c’est parfois par manque de savoir dire les mots).
Finalement tout est lié dans mon site où mon adresse reste inchangée.
(je découvre peut-être l’eau froide l’eau chaude l’eau mitigée, n’empêche)
(comme elle disait : trouve dans les plis l’invisible du présent de la langue et travaille l’insu qui accompagne tout doux tout doux " (Maryse Hache))
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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
Messages
1. journal des parenthèses (...), 3 février 2015, 18:07, par brigetoun
et lisant, savourant les images, pensais elle va nous annoncer un déménagement, et grimaçais, un peu, parce que suis nomade en cela seulement que je ne bouge pas et m’accroche
et puis non et j’en suis toute aise
2. journal des parenthèses (...) (...), 3 février 2015, 20:25, par PdB
(j’ai lu et ça m’a fait marrer, je ne sais pas bien pourquoi mais enfin, j’ai ri) alors merci (quelle adresse dans l’exercice qui n’en est pas un) (ce qui fait marrer, c’est quand même bien, même si on a l’air de plaisanter) (j’aime aussi les parenthèses, et pourtant, il y a dans ces incartades, ces apartés, ces bris du discours changements de direction d’argument de sujet de verbe et de complément quelque chose que je n’aime pas) (non plus) (mais n’importe c’est marrant, personne a dit qu’il fallait que ce soit jugé comme sérieux ou pas ou merde) (j’ai l’impression que tu ne l’as pas fermée) (ta parenthèse du début, j’en sais rien : ça intéresse quelqu’un ? et donc, comme ça, cette adresse-là est restée la même ? Tu es sûre ? Bizarre, ça... Je t’assure... Bizarre... ) et les mots de Maryse, toujours
3. journal des parenthèses (...), 4 février 2015, 06:08, par anna
pour moi ce sera la découverte surtout de toute une histoire dans l’écriture... merci
4. journal des parenthèses (...), 4 février 2015, 16:07, par Lucien Suel
En lisant, je ne pouvais m’empêcher de penser : "Ah ! Plus fort que Pierrot de Belleville !" et, paf, il est dans les commentateurs ! Bravo pour tout, Christine (le texte et les commentaires) !
5. journal des parenthèses (...), 4 février 2015, 16:27, par Dominique Hasselmann
Les circonvolutions des circonlocutions caressent et se glissent ici et là, ces blogs anciens (lemonde.fr, on se demande où ils sont maintenant, je me souviens de l’époque où ils figuraient en première page !) nous ramènent à un autre temps - peut-être avant celui même de l’imprimerie ! - à d’autres souvenirs, à d’autres découvertes, ce qui ne change pas dans nos adresses, c’est notre nom : tiens, on pourrait, quand on déménage, changer aussi ce genre d’immatriculation, les services du ministère de l’Intérieur arriveraient bien à gérer ces multiples avatars, comme il est dit sur des plateformes qui ne sont pas forcément houellebecquiennes, alors, continue.
6. journal des parenthèses (...), 5 février 2015, 16:14, par Christine Jeanney
vous êtes plus que gentils tous
(vous enverrais bien à chacun une tarte aux pommes de remerciement, je vais tenter de la mettre en pièce-jointe, on ne sais jamais :-)))