on voit
samedi 3 novembre 2012, par
on voit les Vosges au loin comme une vague grise, pas de ligne bleue ce jour.
on voit l’Ognon à sec, presque un sentier sous le pont, inutile, sans marcheur pour en fouiller les rives, retourner les cailloux ou s’attarder au pied des digitales.
on voit les vaches brunes disséminées, hirsutes, semblables à des aurochs ; on cherche des yeux le rocher où les peindre, courbes de charbon, rupestres, notre paume rouge ouverte en signature.
on voit les cercles, les cercles de la buse là-haut dans le ciel, recommencés, et ses plongeons, brusques descentes en flèche, dangereuses, le retour bredouille dans les hauteurs, le cri d’alarme ou de dépit, les cercles revenus et l’horizon qu’elle taille toujours plus large, elle qui nous voit