alice spring, nelly
samedi 3 novembre 2012, par
l’autre côté de la terre, le centre de l’autre côté de la terre, un point à l’envers, parfaitement au milieu de l’australie (la pointe d’un feutre posée sur un dessin d’enfant, si parfait) et en ce point la ville-prénom, une gare, un train deux fois par semaine, une route, la géométrie ingénue au milieu des monts larges, impossibles ; c’est une île impossible, imaginaire, jules verne pas plus grand qu’une carte postale, île jaune, mordorée, ses rivages saturés de petits traits à l’encre, dos de requins ; l’aiguille à tricoter géante qui traverse le globe pourrait l’atteindre, vingt mille ponts sous la terre ; mais elle existe, nelly y est allée, a rencontré une femme triste qui lui a vendu un peu d’elle ; cases réglées, routes répertoriées, tracés, quadrillages-grillages de papier, on y range les idées, et les gens on les met en pourcentage (17% d’aborigènes), géométrie tenace des barrières ; les camions impossibles traversent la route dessinée, un trait au feutre, parfait, et le mari d’alice étudie les étoiles, qu’est-ce que nous sommes petits sur ce sol rouge