journalier 15 11 15 / "Celle qui dit"
dimanche 15 novembre 2015, par
– visages défilent, pas encore de nouvelles, ou c’est fini
– annonces défilent, des tentatives de descriptions, de solutions ou de réponses
– "est-ce qu’écrire a du sens quand le monde n’en a plus"
– rassemblement sous la grande porte et un autre demain, bougies
– dans la complexité et le gâchis, se taire, lire les amies
– Maryse Hache, Passée par ici
« Entre eux, entre nous, on se donne des nouvelles. Ça va aujourd’hui ? Tu as bien dormi ? On détaille nos nuits comme si c’était des tableaux : les heures de coucher, les réveils trop précoces et comment on a comblé le temps avec de la lecture, ou en tournant dans son lit. On énumère les heures de la nuit et si oui ou non au matin on est encore plus fatigué que la veille. On ne parle pas souvent des rêves.
(Celle qui dit : moi c’est l’élan vital, c’est difficile de retrouver l’élan vital.)
S’instaure une politesse très particulière, comme retenue et pudique, et qui est autre chose qu’un ensemble de règles de bienséance. C’est plutôt comme une reconnaissance, le constat de partager quelque chose.
(Celui qui dit : on a chacun notre histoire.)
On circule, on fait des pas, on s’assoit. On se lève, on fait des pas, on ne sait pas si on ne ferait pas mieux d’aller voir par ci, par là, on retourne dans sa chambre.
(Celle qui dit : dehors c’est la guerre.) »
– Cécile Portier, Les longs silences
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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
Messages
1. journalier 15 11 15 / "Celle qui dit", 15 novembre 2015, 19:38, par brigetoun
ce tissage que nous faisons comme pouvons
2. journalier 15 11 15 / "Celle qui dit", 16 novembre 2015, 14:58, par Dominique Hasselmann
Le "à quoi bon" ("peut-on encore écrire après Auschwitz ?") s’empare de chacun. La relativité des choses (on parle d’Einstein aujourd’hui) peut l’emporter : la mort à une terrasse ou dans une salle de concert ne peut se comparer. Faut-il faire pourtant des comparaisons ?
La nuit sera là encore ce soir et puis demain il fera jour.