journalier 28 09 15 / carrousel
lundi 28 septembre 2015, par
C’est un air italien à l’orgue de barbarie, suivi d’une comptine, d’une chanson de Paris, l’orgue invisible tourne sans interruption derrière les hauts-parleurs cachés par le plâtre des feuilles d’acanthes.
Un avion bleu, un lion, un éléphant, un carrosse, un cheval rose et blanc tournent aussi gentiment que la musique sur des fixations de métal qui font pattes, tout monte et descend sans fatigue, un défilé sans fin. Devant les portes ouvertes, sur des marches de bois on s’approche, des familles, ou des couples, des parents seuls avec tous, presque tous, un sourire. Des mains minuscules apparaissent à chaque tour, serrées sur un bâton doré.
Plus loin en face, c’est la jetée. À marée descendante pas de bateaux, mais des goélands et des mouettes repues qui prennent le vent, immobiles sur les pontons. Nougats, barbapapa, il y a un goût de sucre dans l’air qui se mélange au sable, au sel, on pourrait presque se reposer ici des décennies, sans entendre autre chose que le gling du cordage sur le mât du drapeau, sans voir autre chose que des jambes bronzées, des pelles, des châteaux effondrés pour rire. La mer frise (un peu de blanc éparpillé) et fige une parenthèse assise sur le dos des chevaux de bois, en haut en bas.
Plus loin encore, pluies torrentielles et vents violents super-typhon combat enquête radicale débats incendiée garde à vue naufrage, il n’y a pas assez de signes pour tout afficher.
There is a pain – so utter –.
Un goéland dépeigné bascule sa tête en arrière et il crie.
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Messages
1. journalier 28 09 15 / carrousel, 28 septembre 2015, 17:42, par brigetoun
mais l’enfant assis sur le cheval rose et blanc ne l’entend pas, et sans doute pas sa mère non plus, qui ne vois que lui, et pense en même temps à ses ennuis.. peut-être le patron, il ne s’intéresse que d’un coin d’oeil à son manège, et lui il regarde la mer qui frise, il pense aux signes, et il entend le goéland