journalier 30 04 19 - droit devant
mardi 30 avril 2019, par
– nous voici dans la cour du palais épiscopal, on ne va pas regarder l’arbre tout de suite non, on le regardera plus tard - tout le groupe obéit, ce groupe est très obéissant - il est interdit de se poster à sa fenêtre lors du passage de numéro un, quelqu’un qu’on nomme ’un individu’ a montré ses fesses à l’hélicoptère de la gendarmerie qui le survolait et fera pour cela trois mois de prison ferme, délit charnu
– l’arbre bruisse d’oiseaux, ça tintinnabule de tous côtés, les oiseaux en voie d’extinction montrent leurs fesses au groupe qui leur tourne le dos, la cour est calme, numéro un dresse des portraits chinois, ’je veux, je ne le pense pas, je crois, je suis fier de, je ne me’, make our empathie great again tousse et se mouche bruyamment
– maintenant cet arbre, regardons-le attentivement, c’est un symbole, c’est l’arbre de la liberté, le groupe tourne la tête, certains assis sur tabourets pliants dépliants télescopiques
– dans leurs bacs les fleurs ne sont pas rancunières renoncules œillets de mers saxifrages giroflées
– un oiseau à queue jaune - bergeronnette - se déplace à ras du sol entre pâquerettes et pissenlits soleils qui camouflent sa trajectoire, il faut le fixer avec beaucoup d’attention, d’énergie, pour le voir
– le temps presse, les manuscrits ne sont pas tous encore triés, les cartes postales de 1942 sont arrivées à destination, puis retrouvées, rassemblées, s’exposent sous verre - d’autres cartes postales moins récentes mais plus neuves (?) existent aussi - une mouette passe en pleurant, une vieille porte de bois se ride jour après jours, un échafaudage permanent dépasse des murs, il est écrit ’loge de taille’
– les étendards ont disparu, ils étaient faits de couvertures de survies, fragiles, brillantes, effilochées, bruissantes - à la place, des ribambelles d’écritures font drapeaux
– au népal, des villageois se sont résignés à déplacer leur village, la pluie qui vient de l’océan indien ruisselle au lieu de geler en altitude (réchauffement), l’eau n’étant plus stockée elle ne peut plus être utilisée pour l’irrigation des champs, ils doivent partir - sur une photo en noir & blanc, une vieille tire son âne avec son chargement, exactement comme le faisait ma grand-mère du côté de frosinone
– les coups de marteau des charpentiers qui reconstruisent leurs maison des centaines de mètres plus bas se confondent avec les percussions de la musique - le rythme de l’ouverture de l’enlèvement au sérail se confond avec le rythme des pas quand on marche avec vaillance, cherchant à ne pas tourner la tête du bon côté au bon moment
– un escalier porte des pansements de pierre sur ses marches
– un couple étrange, muet, en bas de l’escalier, regarde droit devant
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