journalier 30 05 15 / en creux
samedi 30 mai 2015, par
– Une des choses qu’il faut savoir sur mon compte, c’est que je fais confiance.
– Il y a une femme, assise face à la mer. Il y a un peintre dont on ne sait rien, à part quelques détails. Il y a le dépliement, qui se substitue au voyage, compense le déplacement. Et il y a, en creux, la répétition.
Si c’est en creux, c’est que c’est primordial dit l’autre. Je réponds ça dépend de quelle répétition on parle. Et puis non, quel que soit son emploi, primordial oui (je le constate, approuvant l’autre qui s’est déjà tourné ailleurs, n’y pensant plus, n’entendant pas. Le propre de la répétition c’est de ne pas s’entendre, y compris et surtout le temps de son refrain. Et les redites à l’identique sont impossibles, le nombre de cellules dans l’organisme variant avec l’intensité de la lumière, l’expression du visage. Redire vingt fois, cent fois la même chose ne le reproduit pas et insister ne change rien, les mêmes Saisons de Vivaldi, radios, concerts, écoles et répondeurs téléphoniques, peut-être des millions d’écoutes, chacune unique de découverte, d’agacement. La symphonie n°4 de Schumann, jouée le 17 février 1942 à Berlin et dirigée par Furtwängler, écoutée très différemment le 6 mai 1952, à Fribourg, le même chef en concert. Lui et certains musiciens, les mêmes, dans cet orchestre à dix années d’écart. Les mêmes pendant les répétitions, autre sens (de quelles répétitions on parle), celles-ci non plus, concert, théâtre, ne sont pas des redites, ni des doublons, travail de construction. Finalement, comme à chaque fois qu’un mot remplace l’animal fabuleux qui n’existe pas mais que tout le monde connait, il m’intéresse).
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Messages
1. journalier 30 05 15 / en creux, 30 mai 2015, 19:27, par brigetoun
et suivant les répétitions répétées qui ne sont pas mêmes, je descend et les animaux fabuleux effacent mes idées
2. journalier 30 05 15 / en creux, 31 mai 2015, 19:11, par annaj
le 6 mai 1952, à Fribourg... mon père se répétait assidûment qu’il aimait cette femme -mère..et moi je n’entendais rien encore ;-)
3. journalier 30 05 15 / en creux, 1er juin 2015, 11:14, par Dominique Hasselmann
La musique dite "répétitive" a compris qu’il valait mieux imposer la répétition que la laisser nous surprendre par exemple dans une attente téléphonique : je préfère Philippe Glass à un verre dans un restaurant avec musique d’ambiance...