orage la nuit
jeudi 5 juillet 2012, par
Orage la nuit : la brise, ce vent ne ressemble pas au mot brise, les feuilles ne sont pas des feuilles mais les ombres de feuilles en vol sur le rugueux du mur - le ciel soupe très sombre, brièvement éclairé par ce qui n’est pas un orage car aucun grondement, cligner des yeux à l’instant électrique dans cette zone sans murs et on doute même d’avoir perçu l’éclair - les sens se développent, saisissent l’eau gouttes collier qui toutes se répercutent, ribambelles sur épines de thuya, à cheval croupe et somnolentes sur feuilles larges de tulipier, se tiennent toutes reliées les unes aux autres - c’est pourtant impossible, de l’eau envahissante et insistante qui reprend sa place initiale, partout - on marche pied à pied très doux dans le noir, dans l’entre-gouttes déceler les coquilles qu’on voudrait protéger et leurs couleurs, dont on ne peut tenir la liste, dormantes dans l’obscur, escargot jaune paille, roulé d’aurore, aronde orange, brun de terre et le blanc nacré en support - de l’autre côté de la rue, l’autre versant sous la lumière, sur le lampadaire une affiche, bombée et agrafée de chaque côté, anecdotique, un peu minable, vertigineuse d’humain au milieu de la grande soupe noire de la nuit - sens retombés, forcés - aplatis sol usuel, corps-limite - et vers le vaste, pas eu le temps d’un au revoir