routine
jeudi 12 juillet 2012, par
Routine : sac flasque à bord étrangement haut car fait de tissu mou sans armature - baluchon de marin où manque la cordelette tresse et l’ourlet de resserrement à son sommet - contenant déplié disponible, s’en voit le fond, le matin, vide, incroyablement vide - puis viennent s’y superposent en couches fines, feuillets légers lamelles flexibles et serrées de grains collés ensemble de matière silence, matière bruits dans la radio, matière pensées d’ordre et désordre, petits arrangements de matière qui coulent sur les doigts, moussent, plient des tiges de nylon sur l’émail ou y écrasent de minuscules bouclettes vertes et paroles prononcées finissantes avant d’avoir été redites d’une chanson extraite qui reprendra le lendemain - on s’y déplace en saut de quadrillage - d’autres sacs lointains à feuillets autres paraissent extraordinaires, mais leurs vides et pleins identiques se salueront comme frères quand se reconnaîtront - parfois quelqu’un ou quelque chose crève le sac, la routine meurt dans un éventrement total, bords s’affaissent en épanchements coulures dévastation, dérives de courant d’air, sans qu’on puisse décider si c’est une bonne nouvelle