Hachème du labyrinthe
jeudi 11 septembre 2014, par


- au rythme d’un par jour -
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dans le labyrinthe en son centre, assise,
mais c’est contradictoire, le labyrinthe n’a pas de centre,
devant moi j’ai posé quelque chose,
ou c’était là et je n’ai rien posé qui n’y était déjà avant d’être nommé
je me vois du dessus - pas de plafond, ou c’est mon oeil
c’est une contradiction ce mur, il devrait avoir une texture, il n’en a pas, posé face à un autre mur, ce qui pourrait faire un couloir, ce n’est pas le cas, tous les couloirs s’immobilisent et c’est normal, ils n’ont pas d’intention,
si je tente d’élargir le labyrinthe s’étale,
contradiction, ce n’est pas moi qui le construis,
le labyrinthe entier et moi et ce qui est en face de moi sont une contradiction unique, ils ne font qu’un
dessous dans les sous-sols dessous et sous la croûte de la terre sans sens, des couloirs différents s’étagent, estompés et repus ou qui finissent en pointes pour renaître plus loin d’un bout d’aiguille, sont des couloirs d’idées et de désirs, d’explorations et de violences, les siècles tous enterrés avec leurs lignes de flottaison mêlées et les continents précédents ne ressemblent plus aux présents
ce que y firent les hommes m’est incompréhensible - langues, superstitions, outils, jusqu’aux parfums qu’ils respiraient
ce sous-sol n’est visible que d’un point, un trou au milieu du sol
sans doute c’est lui que je regarde, ou lui que j’ai posé et devant qui je suis assise encerclée de contraires, dans le couloir voisin quelqu’un d’autre est assis, et si j’en avais le pouvoir, si mon oeil savait décoder les signes qui font brouillard, je verrais dans chaque couloir quelqu’un d’assis comme moi qui regarde comme moi, tous les sous-sols se touchent se frôlent plaques tectoniques, c’est la vie qui veut ça, les contraires, si la vie ne coulait qu’en flux simple au liquide homogène et sans contradictions elle serait déjà loin et nos sous-sol n’auraient pas d’existence, poussières


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Messages
1. Hachème du labyrinthe, 11 septembre 2014, 09:04, par brigetoun
perdus sommes devant nos labyrinthes et c’est parfois un peu fatigant, ou ralentissant
mais c’est mieux, tellement mieux que tous ceux qui ne savent voir que ce qu’il y a tout droit devant leur première idée, le trou percé
2. Hachème du labyrinthe, 11 septembre 2014, 10:56, par Dominique Hasselmann
la sortie du labyrinthe est-elle une délivrance ?
dans son parcours, l’inconnu carresse, la peur étreint, l’angoisse monte
mais c’est encore la vie
3. Hachème du labyrinthe, 11 septembre 2014, 10:57, par Dominique Hasselmann
la caresse du labyrinthe redouble même ses effets :-)
4. Hachème du labyrinthe, 11 septembre 2014, 11:23, par Christine Simon
parfois on cherche la grue pour voir le labyrinthe de haut
5. Hachème du labyrinthe, 12 septembre 2014, 06:58, par Christine Jeanney
Merci beaucoup de vos passages et de vos commentaires ! (les idées, les carrrrresses répétées et les grues, tout me parle :-))