Planck vérifie le courrier et lorsqu’il ouvre...
vendredi 13 septembre 2013, par
Planck vérifie le courrier et
lorsqu’il ouvre la boîte aux lettres
un papillon s’échappe
écru,
de la taille de l’ongle d’un pouce
Planck me prend à partie (me tire la manche, que je m’écarte du chemin pour mieux l’entendre) et dit :
— cela ouvre de nouvelles perspectives
ces ondes inattendues présupposent que d’autres ondes inattendues attendent
que derrière d’autres portes on trouvera ce que l’on n’attend pas
et qui sait où l’on s’arrêtera, avec de l’imagination
ce papillon est la première pierre
qui sait quel chapeau sortira du tiroir quel éléphant du cagibi quel miracle des cabinets quelle trompette du dos du piano quelle scolopendre de la douche quelle chaussette de l’attaché-case quel marécage du péage de l’autoroute quel piédestal de la petite herbe jaunie quel maréchal du journal à-n’importe-quoi
et aussi
(j’allais partir en acquiesçant mais Planck ajoute quelque chose)
et si je n’avais pas délivré ce papillon ?
mais l’avais au contraire
éjecté
le pauvre
de sa retraite bien tranquille
il se fera manger ensuite
quelle porte ouverte déclenche quelle fin quelle naissance quelle nourriture quel drame quelle disparition ?
et d’en conclure :
— les ondes, voilà qui est très disparate
.
(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
Messages
1. Planck vérifie le courrier et lorsqu’il ouvre..., 13 septembre 2013, 09:02, par brigetoun
et les décisions bien dangereuses, et la réflexion bien nécessaire, et que se passerait-il si nous ne faisions plus rien, que diraient les ondes ?
2. Planck vérifie le courrier et lorsqu’il ouvre..., 13 septembre 2013, 09:38, par gilda
Longtemps que je n’avais lu des mots brefs qui m’évoquent tant. On dirait un rêve que j’aurais moi-même fait.
3. Planck vérifie le courrier et lorsqu’il ouvre..., 13 septembre 2013, 12:28, par PdB
le sentiment qu’un battement d’aile suffirait pour déclencher... Ah, Max ton ère, ton mur et ton temps...
4. Planck vérifie le courrier et lorsqu’il ouvre..., 13 septembre 2013, 14:21, par Christine Jeanney
Merci d’être là, tous :-)