saugrenette d’eau de pierre (28)
mercredi 3 avril 2013, par

ainsi les rues de ma ville se sont creusées d’une rigole de bitume rapiécé (il semble, d’après rumeur locale que ce soit là que passe la fibre optique ?) ; je surveille du coin de l’œil, en conduisant, ce tuyau plat et cheminant, un peu rose au milieu du gris, un peu gris au milieu du noir ; il me suit ou il me précède, parfois il change de direction et je ne sais pas où il va ; vers quels virages ? quelles traversées fera ce ver accroché sous l’asphalte (un ver géant et silencieux qui se nomme sûrement Fibroptik), une sorte de Loch Ness Goudron ; peut-être qu’il cherche, allant de rus ruisseaux en rues et rivières nationales et fleuves autoroutiers, à rejoindre quelle mer, une mer toute dure, de satin sombre, mer macadam, la mer des grands naufrages et des soleils couchants rouillés, la mer ultime ; il cherche, il tourne et il se perd ; ma compassion, car il se cogne la tête aux ponts
(manque la photo)
Messages
1. saugrenette d’eau de pierre (28), 3 avril 2013, 06:55, par brigitte celerier
bonne âme que vous êtes - d’instinct j’avais compassion pour l’asphalte fouillée par le ver, mais il est vrai que sa souffrance est passive, alors que le ver se démène (en suivant les directives de foldingues ? ou maladroits ? ou distraits ? ou indécis) avec semble-t-il l’idée d’agir pour le bien des riverains de son parcours têtu
2. saugrenette d’eau de pierre (28), 3 avril 2013, 11:32, par Pierre R Chantelois
Nous avons les nids de poule dans la chaussée défoncée. Nous aurons bientôt le lit du Loch Ness tracé dans le goudron. Après le nid, le lit.
3. saugrenette d’eau de pierre (28), 3 avril 2013, 17:11, par philippe aigrain
quand Fibroptik est venu ramper dans ma cave, j’espérais qu’il monterait jusqu’à chez moi, mais il était tenu en laisse par un opérateur qui lui a dit que point rentable assez tout seul j’étais, et Fibroptik gît dans la sombreur humide sans être réchauffé de doux photons.