saugrenette de l’inquiétude (12)
lundi 18 mars 2013, par
ainsi et en voiture, plus de trois fois par jour, je longe un champ marron, très grand, terre meuble qui s’étend à ma gauche quand, à droite de la route, ce sont de petits pavillons désuets, proprets, des cigales géantes de porcelaine clouées près des portes d’entrée ; un matin, la brume monte du sol : le champ couvert de corneilles noires, plus d’une centaine, tellement nombreuses que je freine d’étonnement ; toutes fouillent le sol de leur bec, presque immobiles, oh les Oiseaux, dans le virage, la moue du grand Alfred qui me regarde, une chaise pliante est marquée à son nom ; il se lève, une à une, les cigales luisantes tombent, éclatent en miettes sur le sol ; un geste discret de sa main, les corneilles s’envolent toutes, d’un seul élan ; je le dépasse très vite, sans regarder dans le rétroviseur
(manque la photo)
Messages
1. saugrenette de l’inquiétude (12), 18 mars 2013, 06:55, par brigitte celerier
lire, voir, ne pas se retourner, cela semble vrai
2. saugrenette de l’inquiétude (12) oisellerie, 18 mars 2013, 08:43, par Elizaleg
"Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive ?"
Paul Verlaine
3. saugrenette de l’inquiétude (12), 18 mars 2013, 09:21, par Francis Royo
Superbe écriture Christine.
4. saugrenette de l’inquiétude (12), 23 mars 2013, 07:14, par louise blau
Nou-z’en veulent sûrement