saugrenette de la vitre coulissante (8)
jeudi 14 mars 2013, par
ainsi il me salue, je le salue aussi, échange de regards courtois, personne ne peut savoir que nous nous haïssons, silencieusement, mutuellement, c’est un butor, le prototype du fat, cerveau puissant d’amibe, raisonnements de sumo ; la vitre qui couvrait le monde glisse, se pousse, et derrière elle les couleurs changent, le vrai devient concret : je le salue et de la boue lentement le recouvre, il me salue, ses yeux me lancent des bogues de châtaignes ; d’autres passent dans cette rue, hommes et femmes : celle-ci, lumineuse étincelle, celui-ci accueillant, bras de fauteuil très doux, celle-ci rongée comme ses doigts, des larmes pour manteau, celui-ci froid, cheveux de pierre, et d’autres, ceux-là, avancent, promènent des têtes de nombrils, s’enroulent sur eux en coquillages étanches (cette vitre bien cruelle, ou la lumière trop crue ; pourtant, oser regarder et chercher à quoi ressemble son propre visage)
(manque la photo)
Messages
1. saugrenette de la vitre coulissante (8), 14 mars 2013, 04:26, par Pierre R Chantelois
Croisement à voix basses avec gestuel quotidien.
2. saugrenette de la vitre coulissante (8), 14 mars 2013, 06:29, par brigitte celerier
fatiguée de chercher depuis soixante dix ans à quoi ressemble mon visage.. mais là je les vois, et j’aimerais bien connaître le passant bras de fauteuil très doux, quant à celui qui lance par les yeux des bogues de châtaigne je remettrais vite en place une vitre juste entre lui et moi, mouvante si nécessaire