saugrenette du pouce levé (17)
samedi 23 mars 2013, par
ainsi ce matin, je le vois, un monsieur bedonnant, de petite taille, peu de cheveux, un blouson court, il fait de l’auto-stop ici et c’est inhabituel : c’est un endroit désert, le long du bois, chemin en bord de voie rapide, rempli l’hiver par les congères et l’été de paquets de chips, de gobelets éventrés sans paille (pas un endroit pour faire du stop, route de l’école, de la halle aux chaussures, du magasin de surgelés je-n’sais-plus-quoi, bref, un lieu de passage inactif, à peine un lieu, finalement) ; et si j’étais inattentive ? vous avez vu ces petits hommes ? le cheveux rare, le blouson court, sont dupliqués, photocopiés, ils attendent qu’on vienne les chercher et ils ont tous le même regard, ils sont perchés, disséminés, au sommet d’un tas de graviers, derrière des vitres, entre deux arbres, dans un cul-de-sac, à l’angle d’une rue fermée, à gauche d’un panneau de chantier, à droite d’une pub pour assurance, ils nous fixent des yeux longtemps, jusqu’à ce que nos paupières cillent, on se demande où ils s’en vont, et s’ils s’en vont, s’ils se connaissent, et s’ils nous en veulent de rester
(manque la photo)
Messages
1. saugrenette du pouce levé (17), 23 mars 2013, 06:03, par brigitte celerier
s’arrêter et l’interroger, celui-là, et puis s’il répond se demander si cela vaut pour tous les autres (peux pas le tenter, ai pas de voiture, pars encore moins) tous ces hommes aux cheveux rares et pouces levés