Folie passée à la chaux vive - avec Stéphane Martelly
vendredi 6 août 2010, par
Un trajet avec Stéphane d’abord.
Son tableau grand format, qu’elle présente, replace, dans le temps et le lieu qui était sien.
Ensuite un détail plus petit et mon texte-écho vers ces couleurs.
Cette violence inconnue venue de loin, d’un passé inconnu, d’une île éloignée, et les couleurs et les traces, l’empâtement que laissent les gestes forts, hypnotiques, l’épaisseur et la fulgurance d’une voix autre, d’une voie autre, sa voix et mon désir de me coller à elle dans sa trajectoire, de m’accrocher à son dos pendant qu’elle vole, d’avaler ce qu’elle voit, de m’en remplir pour rendre – mais sans vouloir témoigner, juste dire, comme on danse avec quelqu’un qui danse ou comme on chante doucement avec l’autre en chœur derrière.
Ensuite réaliser qu’on s’est frôlé (comme ce texte sur Fou de dos, où me vient « Ni l’écriture effilochée qui me recouvre » et où j’apprends après coup que « Ce tableau est très texturé, mais il a mal voyagé. Démontée du cadre, la toile s’est un peu effilochée sur les contours. »). Folie passée à la chaux vive est une violence qui m’a enlevée, le genre de coup de vent qui te pousse et tu ne reconnais pas l’endroit, c’est plus large et plus terrible qu’avant, et les mots ne s’articulent pas pareil, je ne sais pas dire autrement, et l’étonnement d’en garder les morceaux, de les trimbaler avec soi ensuite dans ses poches.
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Messages
1. Anaïs, 13 mai 2015, 01:51, par Anaïs
Je suis passionné par votre analyse.