Grâce à Préfigurations Officiel je peux ouvrir Images de la pensée [1], c’est assez fascinant, la multiplicité du procédé, et le dessin qui stabilise quelque chose en cours de fabrication, sorte de bilan ou de vue panoramique, ou qui sert d’escabeau, de béquille pour y voir plus clair. L’image liée à Perec est émouvante

celle liée à Claude Simon pleine de mystères

et celle qui me parle le plus encore plus mystérieuse

le sens est autre, et c’est hypnotisant. Je crois que j’aime éprouver ce sentiment qui ressemble à celui de l’enfance devant les premières lettres, quand on ne sait pas encore les déchiffrer. Savoir qu’il y a du sens, caché mais pas inaccessible, est-ce qu’il existe un mot pour ça. Être à la recherche, c’est une façon d’aimer vivre, et est-ce qu’il existe un mot qui désignerait l’appétit quotidien pour ce qui n’est pas "naturellement" à sa portée. Je suis fascinée aussi par des broderies qui représentent un paysage vu d’avion ou un organisme marin grossi au microscope. Le sens est là, il faut juste trouver la clé. Je cherche aussi à dessiner autrement. Par exemple des sons. Par exemple des déplacements. Les moineaux sont gourmands et vifs, et parfois ils se baignent dans le vieux compotier sur la table. J’essaye d’en suivre un, un seul, pour pouvoir le reconnaître quand il reviendra. Il faut trouver la clé, l’indice, un bout de minuscule blancheur en haut d’une patte ou une silhouette plus élancée, ou une nuance de marron plus grise, plus éclatante, la tache sur le poitrail un peu plus noire d’un autre, chaque indice compte, chaque détail compte. Le secrétaire d’état marcorubio décrète qu’il faut revenir au Times New Roman, le Calibri étant jugé trop accessible, donc un pas inutile vers la diversité" (il fait la police de la police) et je suis très contente d’avoir choisi pour mon Journal des Vagues deux polices créées par des femmes. Chaque détail compte.

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