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« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

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journalier 30 04 15 / papier chiffon

jeudi 30 avril 2015, par C Jeanney


 Ce serait quoi aller au fond des choses, et à quel point se trouver des excuses pour ne pas aller plus loin, des circonstances atténuantes, le ventilateur de la vie, ça tournoie, ça poudroie, transforme en poudres disséminées ce qui devrait solidifier.
 Dire "je" dire "on", cent façons de mettre un pied dans la porte. De penser à l’avance l’autre d’accord avec soi.
 Se méfier des phrases qui assènent. En asséner pour voir. Et oui, j’avais raison de me méfier.
 Sensible à l’image que l’on donne de soi, c’est humain. Ça ne peut pourtant durer qu’un temps, ou le pied dans la porte n’est qu’un caprice.
 Une mise à nu avec l’écoute oblique de ce matin. Comme une grande peur, mais allégée ensuite, tout ça n’a pas grande importance, n’est rien, sur twitter quelqu’un lance un appel pour avoir des nouvelles de son frère au Népal, tremblement, crevasses, blessures, le silence, l’incertitude, l’imagination débordante du pire, la taille de l’abime face à ça.
 Toujours ce balancement entre les nouvelles du monde et soi, ça semble pourtant important ce qui arrive, qui nous arrive, mais un coup d’œil à la fenêtre suffit pour voir les risques dehors, l’essentiel submergé, balloté, tendu jusqu’à l’éclatement. Alors on retourne en reculant vers soi et l’écho est encore plus sombre, terni d’insignifiance, le dégoût ou l’effarement, on est trop petit pour crier.
 Mais pas trop petit pour faire. Chacun son tas de sable. Tous les enfants s’activent, les fesses sur le sable mouillé. Chacun ses propres constructions, châteaux de rien, tunnels périples de quelques grains, mais avec cœur tu vois, avec courage.

(chiffon papier)

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

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