E comme épouvantail
lundi 1er janvier 2024, par
ABC | PMG
accompagne
Lotus Seven
En 1963 sont diffusés trois épisodes de L’Épouvantail, une série télévisée produite par Walt Disney Production.
On y voit un pasteur qui mène une double vie.
Le jour, c’est un homme de foi, inoffensif – comme l’est Zorro dans son habit de Don Diego de la Vega.
La nuit, il se fait cavalier masqué, déguisé en épouvantail, et il se bat contre les collecteurs d’impôts du roi Georges III – pareil à Robin des Bois qui détrousse les sbires du Prince Jean.
Zorro plus (+) Robin des Bois égal (=) The Scarecrow of Romney Marsh (en français « L’Épouvantail : Le Justicier des campagnes »), et c’est PMG qui joue ce rôle [1].
Cette série n’est pas restée dans les mémoires, Walk of Fame, étoiles sur Hollywood Boulevard, mais je la trouve assez emblématique de PMG, résumant sa trajectoire, avant même qu’elle soit dessinée, d’homme à la morale stricte défiant l’autorité.
C’est une des premières fois qu’on le voit à l’écran [2] et il est déjà discret, masqué, virulent, athlétique, intraitable, aiguisé, c’est-à-dire lui.
Le choix de l’épouvantail lui va bien, même s’il n’y est pour rien, qu’il n’a rien décidé.
Un costume qui n’est pas d’apparat.
L’épouvantail épouvante, mais peu de temps.
Les oiseaux savent qu’il n’est pas très dangereux, et ils viennent assez vite se poser sur ses bras.
Si les riches que l’épouvantail poursuit, continuent d’avoir peur de lui, c’est qu’ils n’ont pas beaucoup de jugeote.
Ou bien c’est une peur de façade, comme Gnafron et Guignol, pour amuser les enfants.
Finalement on est très faible contre les sbires du Prince Jean.
On leur fait des grimaces, ils font semblant de prendre peur, mais au fond ils ne craignent rien.
On doit se déguiser par peur des représailles.
Ce sont eux les vainqueurs.
On ne peut que saboter un peu la planche du pont, pour qu’ils trébuchent.
Et à la fin, ils se réunissent calmement, en gens bien éduqués, ils prennent acte, ils mettent sur pied des stratégies. Ils n’ont pas assez peur [3].
[1] le premier épisode de cette série est diffusé à la télévision trente minutes avant qu’Ed Sullivan accueille la première apparition des Beatles aux USA – Beatles dont PMG reprendra le All You Need Is Love dans le dernier épisode du Prisonnier.
[2] sur petit et sur grand écran, car il existe une version cinéma, « Le Justicier aux deux visages » (Dr Syn alias the Scarecrow en anglais), ce film étant la reprise réarrangée des épisodes du feuilleton, film à présent disponible au format DVD, mais hors de prix, devenu objet de collection, et contenant dans un bonus documentaire la toute dernière apparition PGM avant sa mort.
[3] "En 1971, Total savait : son propre magazine faisait le lien entre réchauffement du climat et hydrocarbures. Depuis quand Total connait-il l’existence du changement climatique ? Dès le début des années 1950, plusieurs acteurs de l’industrie pétrolière, notamment les membres de l’organisme American Petroleum Institute (API), avaient reçu des alertes. Ils ont commandité des recherches sur le sujet vers la fin des années 1960. Ces travaux concluaient déjà qu’une utilisation accrue des combustibles fossiles contribuerait à un réchauffement climatique lourd de conséquences pour les populations du monde."