àrêve de voix haute (2)
donnée, l’offre
dimanche 2 décembre 2012, par
"c’est une vie inconnue en nous qui s’y projette"
la voix donne, la voix se donne, presque une voix étrangère, on l’avale sans la connaître, presque on se bouche les oreilles en avançant ; si on s’arrête pour l’entendre elle se tait, ne restent que mains vides, soi balbutiant, faisant semblant, sans plus connaître au fond l’importance de rien, bercement, et tourné sur soi-même, refermé, enroulé, fausse voix qui porte, ferait croire qu’elle se lance ou qu’elle s’offre, mais réponse à elle-même, fermée, et nous sommes seuls
la voix porte, ce n’est pas suffisant, la voix se porte, donnée, s’accompagne, qu’il ne faut pas brusquer en s’arrêtant pour la sonder, mouvement de vie en nous qui s’y projette et fait qu’elle parle vrai, vraiment, du fond, du creux de l’en-dedans, donner la voix, la voix se donne et c’est différent de « parler » ; la voix un animal, une proie, grincement léger ombre qui la fait fuir, d’abord parler pour la sécuriser, qu’elle ait la place de se porter, et la confiance ; ensuite, lorsqu’elle se donne, faire l’offre en même temps et l’écouter, pour être en rythme avec l’offrande, voix haute, la connaître par là, ou la croiser, une tentative
Messages
1. àrêve de voix haute (2), 2 décembre 2012, 16:59, par brigitte Celerier
chaque mot écrit là, chaque place de chaque mot, juste comme doit pour donner, porter cette voix qui n’est pas celle du parler