Et c’est la nuit
samedi 16 novembre 2013, par
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Et c’est la nuit. Derrière soi la fontaine est là, au centre de sa courbe, petit théâtre. Le robinet et son bouclier où deux têtes de sable coulent, et devant soi, tout l’horizon, les étoiles et les lampes mêlées. Une main découvre et montre à mesure qu’elle s’écarte le fond du ciel, que l’image filmée fait toile, fibreuse, brouillée de jets anarchiques, soudains, comme des éclairs de joie.
La Pantasema va brûler, belle matrone, ventre et carton gonflés de couleurs de papier, épaules de fer. On l’emmène, géante docile, des fleurs autour de ses bras et dans les mains qui la portent et la suivent des étincelles, des crécelles lumineuses, éclats d’étoile à hauteur de poitrine. La nuit, on fête la mort de l’été avec des danses. Puis c’est elle qui danse, on la pose à dos d’homme qui se cache sous ses jupes et tournoie, pavane, une farandole qui fête la fertilité et la nuit n’est pas vraiment la nuit mais chaude, les voix la repoussent en cadence et font naître autre chose, une nuit de mystères en liesse qui viennent d’une autre nuit vertigineuse.
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Messages
1. Et c’est la nuit, 16 novembre 2013, 08:49, par brigitte Celerier
j’apprends les rites frères des nôtres, mais autres et donc plus fabuleux encore
2. Et c’est la nuit, 16 novembre 2013, 11:48, par PdB
les choses (comme les sorciers) arrivent parce qu’on les a pensées et ce n’est que d’y penser qui fait qu’elles arrivent (je pense à ce (merveilleux ? ) livre de Jeanna Favret-Saada "les mots la mort les sorts" )