dans Blanche étincelle de Lucien Suel
mardi 31 janvier 2012, par
dans Blanche étincelle, il y a
un jardin où il recouvre les graines en caressant la terre du bout des dents, par un mouvement élégant de va-et-vient au-dessus de la ligne
une flaque d’eau gelée dans une ornière, bulles blanches prisonnières sous la glace
un mouchoir au fond de la poche de son manteau qu’elle attrape
les doigts de Blanche. Chacun d’eux surmonté d’une flamme, étincelles lumineuses trouant la nuit
un dimanche de Pâques 1949
des Poireaux monstrueux de Carentan, des petits pois merveille de Kelvedon
l’araignée morte au fond de la baignoire
elle qui se demande C’est quoi, la nature de ma nature ? Pot de yaourt, bombe atomique, collants synthétiques, semelles élastomères, grain de beauté. Le mal est naturel. Certaines plantes ont des tiges à section carrée. Quelle est la fréquence de la douleur ?
le disque de Blanche, voix de Kathleen Ferrier, poème mis en musique par Mahler, surtout le quatrième lied
...Sie machen nur einen weiten Gang
le plein de vie. Gratuitement. En toute liberté
un Gah-onk, gahgah ouhnk. Ttipu titipu
l’image de Benoît Labre dans la bibliothèque, appuyée au dos des recueils de Verlaine et de Germain Nouveau
des Champs, blé en herbe, prairies désertes, clôtures barbelées, haies d’aubépine, clochers, mont des Cats, mont Noir, beffroi de Bailleul émergeant de la brume. Armentières
et au milieu, Mauricette
(avec beaucoup d’autres choses)
> Blanche étincelle de Lucien Suel
aux éditions de La Table Ronde