Des Oloé espaces élastiques où lire où écrire d’Anne Savelli (extrait)
dimanche 26 juin 2011, par
"On sait que les lieux comptent et les strates de temps aussi. On sait que ça se superpose, fait matière. Sait-on qu’y stagnent des fantômes ? Quelquefois le lieu est si plein, si lesté que je panique. Suffocation, hurlements qui restent dans la bouche, je me largue, perds la route, veux rentrer ce n’est plus un jeu. Les rues s’évasent, deviennent bras d’étoiles, chargées de perceptions qui ne leur appartiennent plus. Les plans s’équivalent. Fini, lessivé.
C’est hanté, trop d’écriture est passée par là.
Pensées des hommes auxquels je pense, des femmes et des enfants se croisent, voilà dans quel amour nous sommes, sommes plongés dans l’amour, celui du je pense à toi, les carrefours pensent à toi, les murs sont des visages, s’illuminent, nous veillent, nos histoires traversent, n’attendent pas le feu.
(JE DIRAI JUSQU’AU BOUT LES CLOISONS INVISIBLES ET COMMENT
ON LES TORD, LABYRINTHE MALLÉABLE DES VILLES)
Il y a encore les haines, la folie mais pourquoi les convier ? Sont là, on
le sait, nous sont passées dessus, inutile de tendre la main
(QUE TU DIS. MAIS ÉCRIRE C’EST DÉTRUIRE ET CONSTRUIRE
ET DÉTRUIRE ON N’EST PAS DANS LE BÂTIMENT)
Je touche de la paume, des doigts, chaque mur important.
Au fil du temps le monde s’est métamorphosé, je ne reviendrai plus
en arrière.
Tu t’inventes un monde tu n’es plus dans le monde j’entends."
Anne Savelli
Des Oloé
espaces élastiques où lire où écrire