"Après tout, ça nous habitue les oreilles" dit l’animatrice d’une conférence, c’est une drôle de formule, "ça nous habitue les oreilles", à quoi mes oreilles sont habituées en ce moment, je ne saurais pas le nommer, j’aurais plutôt envie d’une question comme À quoi nos oreilles ne s’habituent pas. Au lieu de ça, relire un manuscrit, le commenter, le modifier, et placer des tas de graines de tournesol semblent être des décisions sages et accordées à mes capacités. D’un côté, il fait nuit moins tôt. D’un autre côté, sur certains points, il fait nuit beaucoup plus vite. Sur la route, un panneau "Osez la satisfaction". Dans un podcast, de jeunes poètes "aiguisent leurs plumes", ce qui remet en question leur jeunesse et/ou leur accès à du matériel récent (mais ils écrivent peut-être "osons les oies" ?). Plumasserie : cette coiffe de guerre amérindienne [d’un guerrier Blackfoot] est constituée d’un assemblage de plumes provenant des ailes d’un aigle royal, fixées sur un bonnet en peau à l’aide de pièces de tissu rouge, taillé dans le drapeau de l’armée américaine. L’extrémité des plumes est ornée de crin de cheval teint en rouge. Une bande en qwill figurant des motifs géométriques alternant des bandes de couleur rouge et blanche se déploie au niveau du front. Différents pendants sont fixés à cette bande quillée et viennent compléter l’ornementation de cette coiffe (peaux d’hermines, tissu, perles bleues...). Je ne sais pas ce qu’est du "qwill" ni ce qu’est "une bande quillée". J’imagine une trame, un tissage, un support tressé. Si je cherche, je retombe sur cette même description. Qwill est un nom qui boucle sur lui-même, qui n’existe qu’en un seul exemplaire, un guerrier hapax. J’aimerais bien un panneau "Osez le Qwill". Non, rectificatif, le désir d’être et de rester unique n’est pas merveilleux, "Soyez plusieurs à oser le qwill", voilà l’idée.

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