block note - bourrache
jeudi 27 mars 2025, par

Je découvre la dentelle à l’aiguille après avoir écouté cette émission, c’est intrigant de savoir qu’il n’existe pas de manuel, seulement quelques schémas ou vidéos d’amatrices. Hier j’ai réalisé que je devais faire ce en quoi je crois. C’est un changement programmatique. Peut-être que jusqu’ici j’ai surtout travaillé à me situer, à creuser pour tenter de délimiter ma place, mon "emploi", qui j’étais, avec le désir de reconnaissance quelque part sur l’image. Mais je suis socialement fatiguée, c’est une demande sociale (ce que je suis, à quoi je sers). Je coupe la photo, je recadre comme on dit. Je ne garde que ce en quoi je crois. Ça veut dire se reposer (je tousse encore beaucoup) et tenter la dentelle à l’aiguille, petite technique approximative, sans intention, c’est-à-dire en dehors de toute idée de puissance. Je tousse encore beaucoup, je respire mal, et je me demande dans quelle mesure ce n’est pas le monde que je mouche et crachote. Si sur l’image du monde on gommait toute idée de puissance, quel repos. J’ai aussi l’idée de photographier chaque départ dans ma cour, sachant que ce ne sont des départs que d’apparence, ce serait plutôt des arrivées devant mes yeux, c’était au travail en amont, en dessous, en discrétion silence, ma ligne du temps qui ne les voit que maintenant n’est pas très performante. J’aime bien utiliser le mot "performante". J’ai l’impression de le chiper dans le hall d’une tour de verre construite par les architectes-mégalos-associés pour l’emmener sur un terrain vague, une friche, où pousseraient les mauvaises herbes, l’adjectif "mauvaise" n’étant pas à sa place non plus.

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Messages
1. block note - bourrache, 27 mars, 19:02, par brigitte celerier
"Si sur l’image du monde on gommait toute idée de puissance, quel repos" OUI.. moi aussi je tousse et crache le monde (du coup la pharmacienne ne veut pas me vacciner avant que ça finisse depuis trois mois) mais j’aimerais bien que tu en sortes.
Se servir de ses mains oui et plus ce sera occupation minime (mais là toi tu es trop habile à créer du beau), négligeable, non reconnu, plus cela nous tient en dehors de la considération sociale mieux c’est... il suffit de décider que c’est ce qu’on souhaite (et tant pis quand ça amène des approbations on accepte aussi)
1. block note - bourrache, 28 mars, 13:09, par c jeanney
Merci Brigitte )))) ("plus cela nous tient en dehors de la considération sociale mieux c’est", tu as raison, parce que c’est presque plus lourd, ou plus ancré en soi, je ne sais pas comment dire)
2. block note - bourrache, 27 mars, 20:18, par PdB
c’est quand même quelque chose de spécial que tous ces petits bidules aient cette présence et cette détermination à re commencer et recommencer encore hein... (ça me rappelle des attitudes, des nécessités, ces fameux fondamentaux (qui sont directement issus du vocabulaire rugbystique - cette manière de s’emparer d’une nouvelle technique,d ’un nouvel artisanat - continuer, par ici, par là, par ailleurs) (en tout cas on regarde, on avance, on rit et on danse)) (yeah)
1. block note - bourrache, 28 mars, 13:12, par c jeanney
oui, cette détermination, comme si rien ne pouvait faire barrage (bientôt une plante dont j’ai oublié le nom va réapparaître, avec des feuilles qui deviennent rouge vif, elle pousse dans les creux des murs et des trottoirs comme si le bitume était pour elle de la pâte à crêpes :-)) (merci Piero)))
3. block note - bourrache, 5 avril, 12:25, par Dame Ambre
J’ai un mot pour les herbes dites mauvaises, je le remplace par "sauvages". Les herbes sauvages, il m’apparait que c’est tout de suite à la bonne place :)
1. block note - bourrache, 7 avril, 17:53, par c jeanney
Oh, oui, merci, "sauvages", ça veut bien dire ce que ça veut dire, rien de mauvais là-dedans, merci !