TENTATIVES

« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

BLOCK NOTE

block note - choix

vendredi 10 janvier 2025, par c jeanney

Ne pas avoir la main est un problème, domination, exploitation d’accord, j’ai bien conscience que c’est partout, et agité, mais je voudrais au moins garder un semblant décisionnaire. Par exemple pour échanger, découvrir ce qu’autrui fait, sans additif, ce que l’autre écrit, raconte, malaxe, photographie, commente, fabrique d’images statiques ou en mouvements, et de sons. Avant je passais par twitter, devenu x, quand ce n’était pas encore une coulée d’arsenic. Je suis en tiède et froid avec facebook, parce que je ne vois pas la moitié de ce font les ami·e·s, à cause d’algorithmes fumeux, publicitaires, extractivistes (qui ciblent mon « profil ». Quand j’y pense, un profil, ce n’est qu’une face de soi, c’est le morceau du corps que l’empereur justinien faisait graver sur sa monnaie, commerce, domination, on n’en sort pas, et les dernières déclarations de la tête d’œuf qui notait le physique des étudiantes à ses débuts n’est pas une promesse du meilleur). Si je peux essayer de choisir ce que je mange selon les informations que j’ai (L214), si j’essaye de choisir ce que j’achète en fonction de données terrestres et humanistes, je peux essayer d’être au clair avec les moyens que j’emploie pour aller voir qui lire, qui découvrir. Peut-être que la sérendipité passe par des moments d’exploration individuelle maintenant, en navigant sur Wikipédia (que Musk veut détruire, ce n’est pas pour rien), en passant par mots clés, par sujets, par filiation d’une idée à l’autre. Et peut-être qu’il faut se fabriquer un socle d’adresses refuges, éventail des possibles, par les flux rss de sites. J’utilise un peu plus bluesky, qui ressemble au twitter des débuts, sachant qu’il y a sans doute une possibilité de dérive. Je vais réactiver mon compte mastodon, parce qu’il semble que les algorithmes n’en passent pas la porte. J’ai réouvert feedly pour y regrouper les sites découverts sur facebook (même si feedly c’est microsoft, je ne sais pas si on peut réellement viser la pureté) sans me donner la peine, car j’y peine, d’aller sur cette plateforme, une sorte d’accès direct, sans passer par la case saleté. C’est bien parce que ça me permet de faire le tri, mais c’est aussi limité aux espaces hébergés sur sites ou blogs, donc les conversations au débotté n’existent pas dans cette veille. J’imagine en trouver sur bluesky ou mastodon. Ensuite il y a instagram que je n’utilise pas vraiment, et plus du tout en fait, et que je vais sans doute supprimer. Et puis le problème de youtube où j’ai des abonnements. Là je ne sais pas encore comment faire pour passer outre google. Google est trop présent, présent partout, à des endroits où il ne montre pas la tête ouvertement. Je crois qu’il faut dire adieu à la naïveté. Les outils qui nous lient, il faut les regarder de près pour prendre soin de nous. J’ai l’impression qu’il ne s’agit pas que de trouver des espaces pour communiquer, que c’est plus général, qu’une fois de plus, comme en édition, comme en information, l’accès est primordial. Il y a des tonnes de robinets ouverts, et beaucoup sont empoisonnés. D’ailleurs j’apprends ce matin qu’à LA, si on a la chance d’avoir encore accès à l’eau, on ne peut pas la boire ni s’en servir pour se laver ou cuisiner, tant elle est contaminée par les cendres, les débris d’incendie — une métaphore aussi brûlante que cruelle.

1986, Marguerite Duras : « Maintenant on pourrait presque enseigner aux enfants dans les écoles comment la planète va mourir, non pas comme une probabilité mais comme l’histoire du futur. On leur dirait qu’on a découvert des feux, des brasiers, des fusions, que l’homme avait allumés et qu’il était incapable d’arrêter. Que c’était comme ça, qu’il y avait des sortes d’incendies qu’on ne pouvait plus arrêter du tout. Le capitalisme a fait son choix : plutôt ça que de perdre son règne ».

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)</

Messages

  • ah vous savez ma chère amie les fournisseurs ont leurs lubies et on n’est pas obligé de les suivre pas plus que je cherche à connaître les opinions de mon boulanger
    sur twitter je ne rencontre pas d’arsenic mais des images des poèmes quelques réflexions d’amis qui pensent plus ou moins comme moi, ce que les autres disent je l’ignore.. le regret c’est que ne veux pas multiplier et que n’ai plus de lien avec ceux qui l’ont quitté
    sur Facebook je cherche un peu en lui demandant de montrer ce qu’ont posté les amis ça va en gros (parfois je n’ai pas l’esprit à ça et puis c’est un peu Rosmerta et Messenger avec petits-fils)
    et par contre je suis inquiète et furieuse des actions du propriétaire de X dans les politiques européennes mais ma présence sur son bidule n’a aucun lien

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