TENTATIVES

« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

BLOCK NOTE

block note - défense

mercredi 8 octobre 2025, par c jeanney

Je lis toujours Se défendre d’Elsa Dorlin :

"Edith Garrud devient une figure majeure du WSPU, et ouvre, à la fin de l’année 1909, le Suffragettes Self-Defense Club dans le quartier de Kensington à Londres, dans un lieu où sont dispensés des cours de peinture, de sculpture et de chant et où les ateliers d’autodéfense se déroulent tous les mardis et jeudis soir. L’autodéfense devient effectivement un ’art total’, en raison de sa panoplie de techniques martiales pragmatiques et efficaces, mais surtout en raison de son aptitude à créer de nouvelles pratiques de soi qui sont autant de transformations politiques, corporelles, intimes. En libérant les corps des vêtements qui entravent les gestes, en déployant les mouvements, en détournant, dévoyant l’usage d’objets familiers (parapluie, épingle, broche, manteau, talons), en ravivant des muscles, en exerçant un corps qui habite, occupe la rue, se déplace, s’équilibre, l’autodéfense féministe instaure un autre rapport au monde, une autre façon d’être. Ainsi, en apprenant à se défendre, les militantes créent, modifient, leur schéma corporel propre – qui devient alors en acte le creuset d’un processus de conscientisation politique. [...] Les stratégies développées mêlent techniques de combat rapproché au corps à corps (parades, clefs de bras, utilisation de la force d’inertie de l’adversaire, etc.), contre les policiers, les militants ou même les badauds hostiles à la cause des femmes, et techniques de ruse, qui exploitent les préjugés sexistes selon lesquelles les femmes ne peuvent se défendre. Ces techniques jouent donc sur l’effet de surprise, de stupéfaction sociale et sur la désorientation d’un adversaire qui, en raison même de ses préjugés, n’est pas ’sur ses gardes’ (couper les bretelles pour que les policiers soient contraints de retenir leur pantalon, aveugler la police en ouvrant une armée de parapluies, attaquer les chevaux lors de charges de la police montée, etc.)."

Edith Margaret Garrud, je cherche son visage, parce que les images sont drôles (couper les bretelles) (j’ai vu passer hier une photo prise à Portland où des manifestants se sont grimés en clowns, et deux d’entre eux se postent derrière les ’forces de l’ordre’ en imitant leurs postures corporelles, avec nez rouge et chapeau en pot de fleur, c’est très parlant, très vivant et très drôle, mais le drôle ne dure pas, pour une photo moqueuse il y en existe des dizaines glaçantes). Je pourrais faire une broderie de ce que je trouve. Sinon, ce matin, en une heure de radio, j’ai pu entendre la disparition du mot "laquelle" ("la société dans lequel", "la politique dans lequel", "la situation dans lequel"), c’est très bizarre, parce qu’on ne peut pas lancer d’avis de recherche dans les cas tels que lesquels ceux-ci (ça ne me gêne pas vraiment, la langue bouge, mais ça m’embête un peu que ce ’lequel’ devienne prépondérant dans les phrases de gens instruits, qui gémiront demain ’le niveau baisse’, et surtout que ce soit un mot féminin qui soit poussé sur le côté) (sur ma broderie, j’ajoute un "laquelle" en réaction).

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

Messages

  • oh le coup des bretelles et l’armée de parapluie !
    et oui ajoute un laquelle à la broderie parce que
    "entendre la disparition du mot "laquelle" ("la société dans lequel", "la politique dans lequel", "la situation dans lequel"), c’est très bizarre, parce qu’on ne peut pas lancer d’avis de recherche..." grrr

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