block note - déficit
mardi 11 mars 2025, par

J’ai regardé il y a quelques temps une vidéo, Sommes-nous prêts à vivre parmi les robots, un peu sidérée qu’à aucun moment ne sorte le mot "pourquoi". L’idée est l’expérimentation d’un robot, donc d’une ia en forme de robot humanoïde, qui assurerait l’accueil d’un hôpital. C’est étrange de pratiquer cette expérience, non pas en soi, mais auprès d’un public vulnérable, malade ou proche de malades, donc soumis à une dose non négligeable de stress ou d’inquiétude (pourquoi ne pas avoir choisi comme lieu de test un salon de coiffure ou un magasin de sandalettes ?). Ensuite, étrange le choix de cette forme humanoïde, car du robot équipé d’yeux, d’une tête, de bras, sortent des phrases types, pas forcément personnalisées, à se demander si un tableau tactile ne pourrait pas le remplacer, ou même un gps qui dirigerait les patients vers la bonne salle d’attente. Il s’agit de tester le contact, l’empathie, l’accompagnement, l’affectif, et d’évaluer le sentiment d’être pris en main. Est-ce qu’un robot peut assurer le contact "humain". Mais pourquoi ? Où sont passés les humains qui pourrait assurer le contact humain ? (sans modalités, tests, investissements, bugs) Et puis j’ai lu cet article très complet de médiapart, L’intelligence artificielle comme béquille émotionnelle. C’est fou cette capacité de l’humain à chercher de l’humain là où il n’y en a pas, ou pas vraiment, ou de manière tronquée. L’ia est un produit humain, mais moins humain que ne l’est l’humain. Pourquoi ne pas désirer entrer en contact avec un humain plus humain que l’humain. Où sont les humains plus humains que des humains ? Comme si nous n’avions pas assez de stock, drill baby drill, et qu’il fallait creuser, excaver pour faire remonter à la surface de l’humain supplémentaire, de l’humain supplétif parce qu’on n’aurait plus les moyens d’assurer la demande. Mais la demande est là, exponentielle. Les mêmes humains qui ne sont pas embauchés pour accueillir d’autres humains dépriment. Ils se demandent à quoi ils servent et se tournent vers chat gpt, facile d’accès. C’est un peu comme remplacer de la nourriture par des images de nourriture en espérant combler la faim. On ne pourra pas creuser assez, assez loin, assez longtemps, assez profond. Excaver [1] est un verbe récurrent en ce moment, qui convient à ce qu’on fait subir à des tonnes de ressources, sous toutes leurs formes.

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
[1] du latin excavare "vider en creusant", mais qu’est-ce qu’on vide ?
Messages
1. block note - déficit, 11 mars, 20:58, par brigitte celerier
le petite vieille consciente de son incapacit à comenter décide de se contenter de venir égoistement se nourrir cjaque jour, sauf force majeure - merci Christine
1. block note - déficit, 12 mars, 10:28, par c jeanney
(merci Brigitte+++++++)
2. block note - déficit, 12 mars, 15:01, par PdB
(par rapport à ce que dit Brigitte : +1) cependant j’ai vaguement à l’esprit les mots d’un type qui a crevé (bah...) il s’appelait Denis Kessler il était numéro deux du syndicat des patron au début de ce siècle (cnpf ante medefdemerde) (oups pardon ça m’a échappé) (désolé vraiment) (à la tête de l’état, le plus haut magistrat dudit est copain comme cochon avec ces gens-là) et disait qu’il fallait foutre à la poubelle tout ce qui avait été réalisé après guerre, le conseil national de la résistance et notamment la sécurité sociale (laquelle comme on sait plombe les caisses patronales : ça ne sert à rien hein) : quand on veut noyer son chien on dit qu’il a la rage - remplacer des humains par des robots c’est à peu près aussi efficace pour détruire l’hôpital que les potions qui lui sont infligées depuis près de trente ans : il n’en peut plus et meurt - les soignants vont eux aller mourir ailleurs, on ferme des lits et des maternités à tout va (on doit la T2A (tarification à l’activité) à un certain Castex (merci qui hein) ancien premier ministre : remerciements pour service rendus) - l’épidémie d’il y a cinq ans a été meurtrière - on s’en souvient : pourquoi n’y pas avoir mis des robots ? Pour nous accompagner à la mort, des machines c’est mieux - surtout si elles sont fabriquées par nos firmes...
à ce niveau ce n’est plus de la colère tsais...
1. block note - déficit, 12 mars, 16:22, par c jeanney
oui, carrément
(et ce qui m’a aussi un peu sonnée c’est que l’auteur de la vidéo, que je suis plus ou moins régulièrement, un jeune (enfin jeune pour moi vu mon âge) qui s’intéresse surtout à la pensée philosophique, n’a rien capté de ça, des économies, de la froideur, du personnel manquant, supprimé, remplacé par un distributeur de trombones (qu’il a trouvé très intéressant) (alors que quand on y pense, un humain c’est pas mal intéressant aussi) (bref, il n’a pas eu de pensée sociale, ni examiné le but premier de restrictions économiques) (tristesse)