block note - enterré
vendredi 21 février 2025, par
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Le problème avec les musktrumps, c’est qu’ils captent toute l’attention, ils annihilent toutes actions autres que celles tournées vers eux, ils provoquent et provoquent des réactions qui continuent à les placer au centre, et leur centre grandit, grossit, il n’y a pas d’autres choix que de se tourner vers eux, mécaniquement, comme quand on entend un bruit dangereux, sirène ou explosion, et bien sûr qu’on s’arrête pour identifier le danger. La parade aurait pu être de se détourner. De les trouver insignifiants pour qu’ils s’éteignent comme un clown sans public. Mais c’est trop tard. Ça aurait fonctionné dans le passé, quand ils n’étaient que des éructations, ce n’est plus le cas. Quand les mots sont cassés par eux, rendus nuls, inversés, il n’y a plus de pacte commun. La vie en société est un pacte commun, comme les décisions de justice par exemple. Si la loi juge qu’un acte des musktrumps n’est pas légal, et qu’ils s’en moquent, il n’y a pas de frein, derrière les mots qui tombent il y a des gens qui tombent. Quand les mots sont par terre, c’est facile de les effacer, avec les gens. Le problème est : si le nocif ignore la loi, s’il n’y a plus de loi, alors commence madmax. Le nocif crée des lois tandis qu’il ne suit pas la loi. Il crée des lois pour les autres, les non-musktrumps qui respectent les lois par état d’esprit, droiture ou habitude. C’est un peu inégal cette histoire. Si les musktrumps ne respectent pas les lois qui pourraient les réfréner, les non-musktrumps ne devraient pas respecter les lois d’effacements de mots, ou de chargements de gens vers guantanamo. Le nocif compte toujours sur la politesse et la non nocivité des autres pour pouvoir continuer d’être nocif. Bref au début il y a toujours les mots. C’est le soin qu’on leur donne qui compte. On pourrait presque dire que soigner les mots est une autre façon de soigner les gens, puisque ceux qui abusent des mots et les disloquent sont les mêmes qui abandonnent ou saccagent les corps [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7]. Je réinvente l’eau tiède ou ce qui existe déjà et qu’on appelle la désobéissance civile, ce qui est bien car on n’a pas besoin de l’inventer comme disait Antigone.
capture d’écran d’Antigone, film grec réalisé par Yórgos Tzavéllas, 1961
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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
[1] suspension de Morbidity and Mortality Weekly Report
[4] fermeture de l’Usaid
[6] limogeage dans les équipes qui luttent contre les incendies de forêt
[7] etc., etc.
Messages
1. block note - enterré, 21 février, 23:20, par brigitte celerier
mais tu es arrivée, aidée par ma sottise à me faire rire (de moi) parce qu’il m’a falu la lecture de la moitié du texte pour comprendre ce qu’était cet objet dont tu parlais... et me confirmer qu’il n’y avait aucune raison de rire (ceci dit je suis aussi en peur sidérée avec notre version qui en outre n’a de pouvoir de nuisance que local mais...) -quoique c’est vrai ils sont grotesques en outre
2. block note - enterré, 22 février, 08:58, par caroline diaz
Ce matin je me suis dit que c’était de toi — lire le block note — dont j’avais besoin, et j’ai eu raison. Merci.