TENTATIVES

« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

BLOCK NOTE

block note - exploitation

vendredi 3 janvier 2025, par c jeanney

J’ai quatre chantiers ouverts en même temps et peut-être que j’ai trouvé la solution, en prendre un le matin comme on tire une carte dans le paquet. Sinon, je temporise, je vais ici et puis là, et ici à nouveau, attristée de voir que ça n’avance pas là et que j’oublie d’aller ici sans me laisser aller au là qui me plairait pourtant, mais le ici semble plus important et ainsi de suite, déjà fatiguée de cette journée, semaine, année, hiver, désolée devant la rangée de portes, les poignées que j’actionne sans franchir de seuils. C’est la peur de l’échec. Au moins, pendant que je me perds, je n’ai pas à constater que c’est raté, puisque ce n’est pas fini, ça ne peut pas être raté, alors que si je vais au bout, l’échec se verra, en pleine lumière, lumière crue, sans l’ombre d’un doute et j’aurais honte. La honte de s’éparpiller est plus facile à vivre. Par contre, si j’ouvre n’importe quelle porte sans réfléchir, les deux hontes, la petite et la grande, tombent comme la sorcière verte s’écroule à la fin du magicien d’Oz. La question c’est : à quoi donner de l’importance. Si j’en donne à l’échec, c’est comme si j’insufflais la vie à un machin très sec, cassant, qui devient poisseux quand on le regarde, et inondant, capable de polluer n’importe qui, n’importe quel paysage.

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)</

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