Marcescent je crois que c’est l’adjectif, j’ai commencé à ôter les feuilles marcescentes du rosier liane et de l’abutilon pour leur donner un aspect plus fringant. Marcescent pour une feuille, c’est quand on a bien fait son travail, on a tenu tout l’hiver, tout le gris, tout le vent, et on devient fripée, rouillée, comme un petit automne à contretemps, avant de tomber repoussée par les pousses neuves vert tendre. "À certaines époques de l’année, des feuilles marcescentes peuvent protéger certaines espèces du stress hydrique et/ou du stress thermique." J’ai donc enlevé ce qui protège du stress (ce qui explique beaucoup de choses à l’échelle mondiale, pardon) (mais ça ne date pas de ce matin).

AKCHANI YABIR IBN (XVII siècle) : Selon une légende racontée en Anatolie par les joueurs de luth (de tambura ou de colachon), ce nom fut à une certaine époque porté par un diable, un chéïtane, qui l’utilisa pour se présenter à Yousouf Masudi, un des plus célèbres luthistes du XVII siècle. Ibn Akchani était aussi un très bon musicien. On a retrouvé un de ses doigtés pour une mélodie, ce qui a permis de découvrir qu’il jouait avec plus de dix doigts. C’était un homme qui attirait le regard, il n’avait pas d’ombre, et ses yeux étaient si peu profonds qu’ils ressemblaient à deux petites flaques d’eau. Ce qu’il pensait sur la mort, il ne le disait pas franchement, il le suggérait aux gens en racontant des histoires, en leur conseillant d’analyser leurs rêves ou encore d’écouter, afin de comprendre la mort, les chasseurs de rêves. On lui doit deux dictons : 1) la mort a le même nom de famille que le rêve, mais nous ignorons ce nom ; 2) le rêve est la fin quotidienne de la vie, un petit exercice de la mort, qui est sa sœur, mais le frère est plus ou moins proche de sa sœur.
Le Dictionnaire khazar, de Milorad Pavić

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